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Scandale Greensill: l’ex-Premier ministre britannique Cameron admet des erreurs

L’ex-Premier ministre britannique David Cameron, mis en cause dans un scandale de lobbying qui secoue les milieux politico-financiers, a reconnu dimanche, après un long silence, des erreurs dans son rôle de conseil de la société financière en faillite Greensill.

Greensill Capital, spécialisée dans les prêts à court terme, a déposé le bilan début mars, mettant notamment en danger certains de ses clients, comme l’empire de l’acier du milliardaire Sanjeev Gupta, GFG Alliance.

Sa chute a également provoqué des secousses dans la classe politique britannique en raison du rôle joué par David Cameron au profit de l’entreprise, créée par le banquier australien Lex Greensill.

Ce dernier avait été embauché à Downing Street quand M. Cameron dirigeait le gouvernement (2010-2015) et la presse britannique a relevé des contrats obtenus par son entreprise ensuite par le biais de politiques qu’il avait contribué à mettre en place.

Le milliardaire Sanjeev Gupta en janvier 2019 à Londres (AFP/Archives - BEN STANSALL)

Le milliardaire Sanjeev Gupta en janvier 2019 à Londres (AFP/Archives – BEN STANSALL)

Lui ont notamment été reprochés des contacts avec des membres du gouvernement, dont l’actuel ministre des Finances Rishi Sunak en faveur de Greensill ou le ministre de la Santé Matt Hancock.

Après des semaines de silence, M. Cameron a réagi dans un long communiqué à l’agence Press Association, assurant n’avoir violé « ni code de conduite ni règle du gouvernement ».

Ayant « cependant longuement réfléchi » au sujet de ce scandale, il admet que « des leçons importantes doivent être tirées: « Je reconnaîs, en tant qu’ancien Premier ministre, que les communications avec le gouvernement doivent avoir lieu exclusivement par les canaux les plus formels, afin qu’il n’y ait pas de place à une mauvaise interprétation ».

Face aux mises en cause, le ministère des Finances a publié plusieurs messages envoyés en avril dernier par Rishi Sunak à M. Cameron, où il dit notamment avoir « poussé son équipe » à étudier une requête de M. Cameron.

Une instance de supervision du lobbying parlementaire a estimé que l’ex-Premier ministre, un conservateur comme Rishi Sunak, n’avait pas enfreint de règles en contactant directement un ministre ou de hauts fonctionnaires.

L'ancien Premier ministre britannique David Cameron en novembre 2019 à Londres (AFP/Archives - Daniel LEAL-OLIVAS)

L’ancien Premier ministre britannique David Cameron en novembre 2019 à Londres (AFP/Archives – Daniel LEAL-OLIVAS)

En revanche la principale responsable travailliste de l’économie, Anneliese Dodds, a estimé que les « messages du Chancelier à David Cameron soulèvent des questions très sérieuses sur de possibles enfreintes au code ministériel » par M. Sunak.

Greensill avait été agréée pour émettre des prêts gouvernementaux garantis par l’Etat dans le cadre du programme destiné aux grandes entreprises, Coronavirus Large Business Interruption Loan Scheme (CLBILS).

La chute de Greensill met à présent au bord de l’insolvabilité GFG Alliance, qui emploie 5.000 personnes au Royaume-Uni et 35.000 dans le monde, avec notamment des sites en France comme l’aciérie Ascoval à Saint-Saulve (nord) et l’usine de rails d’Hayange (Moselle).

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