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Cinq jours, quatre villes, deux dettes. Le ministre argentin de l’économie, Martin Guzman, commence à Berlin, lundi 12 avril, un déplacement qui se conclura à Paris vendredi 16 avril, avec des étapes à Rome et Madrid, afin de renégocier la dette contractée par son pays auprès du Fonds monétaire international (FMI) et du Club de Paris, groupe informel de créanciers internationaux sous l’égide du Trésor français. « L’objectif est de trouver les soutiens nécessaires des actionnaires du FMI (…) pour concrétiser un plan qui fonctionne pour l’Argentine », précise le ministère de l’économie. « La dette dont nous avons hérité est irremboursable », a encore déclaré, fin mars, le président Alberto Fernandez (centre gauche), une antienne depuis son arrivée au pouvoir, en décembre 2019, et un constat corroboré par le FMI lui-même.
« Le premier caillou sur le chemin de l’Argentine, ce sont les 2,4 milliards dollars [2 milliards d’euros] dus au Club de Paris [dont certains membres correspondent à la gouvernance du FMI]. Ce déplacement est doublement important », remarque Juan Telechea, directeur de l’Institut de travail et d’économie, un groupe de recherche privé. Cette dette, largement gonflée par des taux d’intérêt automatiquement relevés, après que l’Argentine a arrêté de l’honorer en 2019 en pleine tourmente financière, est le reliquat d’un refinancement établi en 2014. Le temps presse. Le remboursement, qui peut être prolongé de deux mois, arrive à terme en mai. « L’Argentine va chercher à retarder le paiement et à renégocier les taux d’intérêt », anticipe l’économiste.
« Avec ce déplacement, l’Argentine cherche aussi à montrer sa bonne volonté, en disant au Club de Paris comme au FMI qu’elle est disposée à payer », relève Elisabet Bacigalupo, économiste au sein du cabinet privé Abeceb. L’intention ne faisait pas de doute. Le président argentin a régulièrement rappelé son souhait de rembourser le crédit de 45 milliards de dollars dû au Fonds, partie d’un emprunt de 57 milliards accordé sous la présidence de Mauricio Macri (2015-2019) dont le versement a été suspendu avec la crise financière de fin de mandat, mais selon des conditions qui « ne retomberaient pas sur les Argentins ».
Officiellement amorcées fin août 2020, ces discussions devaient être scellées au premier trimestre 2021. Cependant, depuis plusieurs mois, l’exécutif argentin répète, à l’instar du président début mars, ne pas être pressé, dans un revirement de tempo déroutant.
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