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Le régulateur du commerce montre les muscles face aux géants du Web chinois : le numéro un du commerce en ligne Alibaba a été condamné à une amende record de 18,2 milliards de yuans (2,3 milliards d’euros) pour abus de position dominante, samedi. Un tournant après des années de tolérance qui ont permis à Tencent, Alibaba et quelques autres, de créer des empires et de devenir incontournables dans la vie quotidienne des Chinois.
Les autorités chinoises ont multiplié les lois et réglementations ces derniers mois
Alibaba, en particulier, subit les foudres du régulateur depuis l’annulation de l’introduction en bourse de sa filiale financière, Ant Group, début novembre 2020. Les autorités chinoises ont multiplié les lois et réglementations ces derniers mois pour réguler le secteur, au nom de la protection des consommateurs contre des pratiques prédatrices, mais également pour limiter le pouvoir de ces géants.
Alibaba est notamment accusé de forcer les marchands qui vendent sur ses plates-formes Taobao et Tmall, à ne pas collaborer avec des concurrentes. « Depuis 2015, Alibaba Group a abusé de sa position dominante sur le marché » pour obtenir un avantage déloyal par l’exigence d’exclusivité, a déclaré le régulateur. Un tel comportement a restreint la concurrence et l’innovation dans le secteur et violé les droits et les intérêts des entreprises et des consommateurs, a-t-il ajouté. L’administration d’Etat pour la régulation des marchés a aussi ordonné à Alibaba de procéder à une rectification approfondie » et de soumettre un rapport de conformité dans les trois prochaines années.
Alibaba a fait acte de contrition
L’amende de 18,2 milliards de yuans équivaut à 4 % du chiffre d’affaires de l’entreprise en Chine en 2019, qui s’élevait à 455,7 milliards de yuans (58,4 milliards d’euros). En 2015, c’était une entreprise américaine, Qualcomm, qui avait été condamnée à la plus forte amende en Chine, avec 6 milliards de yuans, soit 8 % de ses ventes dans le pays. Dans la foulée de l’annonce, Alibaba a fait acte de contrition dans un communiqué : « Alibaba accepte l’amende avec sincérité et va s’assurer de sa mise en conformité avec détermination. »
Les autorités n’ont pas apprécié un discours du patron d’Alibaba, Jack Ma, en novembre 2020
L’amende n’est pas une surprise : en décembre 2020, le régulateur des marchés avait officiellement lancé une enquête contre Alibaba. Un mois plus tôt, c’est le régulateur de la banque et de la finance qui avait stoppé l’introduction en bourse d’Ant Group, qui prévoyait de lever plus de 30 milliards d’euros à Hongkong et à Shanghai, un record mondial. Les autorités n’avaient pas apprécié un discours de Jack Ma, aux airs de défi : lors d’un forum économique, quelques jours plus tôt, le patron d’Alibaba avait accusé les banques d’Etat et les autorités d’avoir une « mentalité de prêteur sur gage », en exigeant des garanties trop importantes.
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