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Publié le : 11/04/2021 – 08:40Modifié le : 11/04/2021 – 22:45
Les manifestations se poursuivent en Birmanie malgré la violence de la répression. Plus de 700 civils ont été tués depuis le putsch du 1er février. Vendredi, plus de 80 personnes ont perdu la vie dans une manifestation à Bago, près de Rangoun. L’Union européenne accuse la Russie et la Chine de bloquer toute issue diplomatique.
Les opposants au putsch militaire ont continué de manifester, dimanche 11 avril en Birmanie, malgré la répression des forces de sécurité qui a fait plus de 700 morts civils depuis le coup d’État du 1er février, dont 82 personnes pour la seule journée de vendredi à Bago au nord-est de Rangoun, selon le décompte tenu par l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP). L’Union européenne accuse la Russie et la Chine de bloquer toute issue diplomatique.
Dimanche, une bombe a explosé à Mandalay (centre), deuxième ville du pays, devant la principale succursale de la banque Myawaddy qui appartient à l’armée, blessant un garde de sécurité, selon des médias locaux.
« Les rivalités géopolitiques en Birmanie rendent difficile de trouver des points communs, comme nous le constatons toujours et encore, mais nous avons le devoir d’essayer », a écrit le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, sur un blog.
En ce sens, l’obstruction de Pékin et Moscou aux efforts diplomatiques au Conseil de Sécurité de l’ONU en vue de l’adoption d’un embargo international sur la vente d’armes à la Birmanie ne constitue « pas une surprise », a-t-il souligné. Et ce sera d’autant plus difficile de parvenir à une solution que « les militaires birmans se sont habitués pendant des décennies à ignorer les besoins et la volonté des citoyens de leur pays », a encore fait valoir Josep Borrell.
« Nous remporterons la victoire »
Malgré ces violences militaires, des manifestants continuaient de se réunir dimanche matin, notamment à Mandalay et Meiktila (centre) où des étudiants d’université et leurs enseignants ont défilé dans les rues, selon des médias locaux. Certains portaient symboliquement des tiges de fleurs d’eugenia, dites « de la victoire ».
Dans la banlieue d’Okkalapa Sud près de Rangoun, des protestataires brandissaient une banderole affirmant : « Nous remporterons la victoire, nous gagnerons ».
Un appel circulait dans tout le pays pour manifester dimanche après le coucher du soleil, à la lumière de torches.
Les violences ont aussi suscité la colère d’une partie de la vingtaine de factions ethniques armées que comptent le pays.
Attaque rebelle
Dans l’État Shan (Nord), l’Armée de Libération Nationale Ta’ang (TNLA) a attaqué un commissariat, selon le brigadier général de la TNLA Tar Bhone Kyaw, qui a refusé de donner davantage de détails.
Une dizaine de policiers ont été tués dans cette opération, les rebelles mettant le feu au commissariat, selon des médias locaux.
L’armée a riposté avec des frappes aériennes, tuant au moins un rebelle, selon la TNLA.
À Hpa-an, la capitale de l’État Karen (Sud-Est), deux personnes ont été tuées et une autre blessée lors d’un affrontement samedi avec les forces de sécurité, a rapporté le journal étatique Myawaddy.
Parallèlement, les médias d’État ont rapporté vendredi la condamnation à mort par un tribunal militaire de 19 personnes, dont 17 par contumace, pour vols ou meurtres. Elles ont été arrêtées à Okkalapa Nord en banlieue de Rangoun, l’une des six zones de la principale ville du pays soumises à la loi martiale ce qui implique un jugement par un tribunal militaire pour toute personne qui y est arrêtée.
Bilan quotidien des morts
L’AAPP publie un bilan quotidien des victimes et des arrestations liées aux manifestations. Mais les chiffres donnés par l’organisation sont contestés par l’armée qui justifie le putsch par le fait que les élections législatives de novembre, remportées par le parti de la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, avaient été truquées, une accusation réfutée par la commission électorale.
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Le porte-parole de la junte, le général Zaw Min, a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse que l’armée avait recensé 248 décès parmi les civils et 16 parmi les forces de sécurité, en précisant que ces dernières n’utilisaient pas d’armes automatiques.
Des députés démis de leurs fonctions par les militaires au pouvoir ont appelé vendredi le Conseil de sécurité des Nations unies à faire pression sur la junte.
Avec AFP et Reuters
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