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A travers le monde, ces employés du tourisme confrontés à la crise du Covid-19

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En 2020, le secteur du tourisme et du voyage représentait 272 millions d’emplois dans le monde, contribuant à 10 % du produit intérieur brut (PIB) global. Dans les pays en développement, il constitue une locomotive économique et a des retombées sur l’aménagement du territoire, les transports, l’agriculture, l’artisanat et le BTP.

L’arrêt mondial du voyage depuis 2020, lié aux mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19, provoque donc un tsunami social. Si les employés de croisières sont touchés, particulièrement en Thaïlande, c’est aussi le cas de salariés et indépendants aux activités diverses. Comme au Maroc, à La Barbade, en Croatie et en Tunisie.

  • Abdellah Najib, conducteur de calèche à Marrakech (Maroc), en manque de clients

A chaque fois, Abdellah Najib y a cru. En septembre, lorsque le Maroc a autorisé les touristes étrangers disposant d’une réservation d’hôtel à revenir. En décembre aussi, quand les établissements de Marrakech affichaient complets pour les fêtes de fin d’année. Même en janvier, il y a cru : le lancement de la campagne de vaccination dans le royaume allait mettre fin à la crise. A chaque fois, il s’est rendu avec sa calèche devant la célèbre place Jemaa El-Fna, à Marrakech, espérant que quelqu’un veuille bien faire appel à ses services. Mais les touristes ne sont jamais revenus. La faible fréquence des vols, le maintien des restrictions drastiques dans le pays ainsi que la recrudescence de la pandémie de Covid-19 en Europe ont freiné les réservations. Et le couvre-feu instauré en décembre a provoqué une avalanche d’annulations.

Cela fait un an que Abdellah Najib traîne son cheval dans les rues désertées de la capitale touristique du Maroc, où le secteur pèse 7 % du produit intérieur brut (PIB). Dans la ville ocre et sa région, 90 % de la clientèle touristique vient de l’étranger. Depuis que le pays a fermé ses frontières, à la mi-mars 2020, « jusqu’à nouvel ordre », les Français, les Espagnols, les Chinois ne viennent plus. Même la communauté d’expatriés et de retraités qui y résidaient à l’année s’est réduite. Et les initiatives locales pour encourager les habitants à emprunter les calèches n’ont pas suffi à relancer l’activité.

« Ma famille possède des chevaux depuis trois générations, nous ne savons rien faire d’autre », raconte le cocher de 63 ans, qui n’a presque plus de revenus. Comme la plupart des chauffeurs de calèche du pays, Abdellah Najib exerce dans le circuit informel. Les premiers mois de la crise sanitaire, il a reçu une aide de l’Etat équivalant à 100 euros par mois. Mais les indemnités se sont arrêtées et il peine aujourd’hui à nourrir sa famille. « Qu’allons-nous faire maintenant ? », se désole le père de cinq enfants.

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