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Malgré les appels au calme, de nouveaux heurts en Irlande du Nord

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Des policiers utilisent des canons à eau contre les manifestants à Belfast, jeudi 8 avril. Des policiers utilisent des canons à eau contre les manifestants à Belfast, jeudi 8 avril.

Malgré les appels au calme de Londres, Dublin et Washington, de nouvelles violences ont éclaté, jeudi 8 avril au soir, en Irlande du Nord. A Belfast, la police anti-émeute a reçu des pierres et cocktails Molotov alors qu’elle tentait d’empêcher la foule de manifestants républicains de se diriger vers ses homologues unionistes, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP).

La tension était toujours palpable à Belfast en fin de journée, malgré le calme apparent. Des adolescents entassaient déjà des briques dans un chariot de supermarché, rapporte un journaliste de l’AFP.

Cela fait une semaine que la province britannique est agitée par ces heurts inédits depuis 1998, à grand renfort de jets de projectiles vers les forces de l’ordre et véhicules incendiés, principalement dans des zones loyalistes à majorité protestante.

Ces violences, qui ont fait jusqu’ici plus de 50 blessés dans la police, font resurgir le spectre des 3 500 morts survenues lors des trois décennies qu’ont duré les « Troubles » entre républicains, principalement des catholiques partisans de la réunification avec l’Irlande, et unionistes protestants, fervents défenseurs de l’appartenance au Royaume-Uni.

Des appels au calme

Ces nouveaux heurts ont éclaté malgré les appels au calme plus tôt dans la journée des premiers ministres britannique et irlandais, joignant leurs voix à celles des dirigeants d’Irlande du Nord.

Avant une séance extraordinaire du Parlement local, le gouvernement nord-irlandais, composé d’unionistes et de républicains, a publié un communiqué commun pour dénoncer des violences « complètement inacceptables et injustifiables, quelles que soient les inquiétudes », appelant à cesser « les attaques contre la police, les services publics et les communautés ».

Boris Johnson, qui a dépêché sur place son ministre de l’Irlande du Nord Brandon Lewis, s’est entretenu dans l’après-midi avec son homologue irlandais, Micheal Martin.

« Soulignant que la violence est inacceptable, ils ont appelé au calme, a réagi Dublin. C’est par le dialogue et un travail sur les institutions mises en place par l’accord du Vendredi Saint [qui a mis fin aux Troubles en 1998] qu’il faut avancer. »

La Maison Blanche a également appelé au calme, se disant « préoccupée » par ces violences qui interviennent alors que Joe Biden, fier de ses origines irlandaises, avait déjà exprimé ses inquiétudes concernant les conséquences du Brexit pour la paix dans la province.

Des contrôles à la frontière dénoncés

Le Brexit est venu fragiliser le délicat équilibre dans la province, en nécessitant l’introduction des contrôles douaniers entre Royaume-Uni et Union européenne (UE).

Destinés à éviter le retour d’une frontière physique entre la province britannique et la République d’Irlande, membre de l’UE, les contrôles se tiennent dans les ports nord-irlandais. Malgré une période de grâce pour permettre aux entreprises de s’adapter, ces nouvelles dispositions perturbent les approvisionnements et sont dénoncées par les unionistes comme une frontière entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne, et une trahison de la part de Londres.

La semaine dernière, des violences avaient d’abord éclaté dans la ville de Londonderry, avant de gagner un quartier loyaliste de Belfast et ses environs pendant le week-end de Pâques.

« Nous n’avions pas vu des troubles de cette ampleur depuis plusieurs années à Belfast et ailleurs », a déclaré un responsable de la police, Jonathan Roberts, soulignant la participation aux heurts de jeunes d’à peine 13 ou 14 ans « encouragés » par des adultes.

Le Monde avec AFP

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