La France prévoit de ramener le déficit public sous la barre des 3% (2,8%) du PIB en 2027, et de commencer à réduire à partir de 2026 le ratio d’endettement public, selon les prévisions transmises jeudi par le ministère des Finances au Haut conseil des finances publiques (HCFP).
L’atteinte de ces objectifs suppose « des efforts importants » sur la dépense publique après les moyens considérables engagés depuis l’an dernier pour faire face à l’épidémie de Covid-19, indique-t-on à Bercy.
Le gouvernement prévoit ainsi que la dette publique, qui a atteint le niveau record de 115,7% du produit intérieur brut (PIB) l’an dernier, augmente encore jusqu’à 118,3% en 2025, avant de baisser très légèrement à 118,2% en 2026 puis de redescendre à 117,7% en 2027.
Cette trajectoire sera présentée en conseil des ministres la semaine prochaine et transmise à la Commission européenne dans le cadre du programme de stabilité fourni tous les ans par les Etats membres.
« Nous nous donnons cinq ans pour rétablir les finances publiques françaises », affirme le ministère de l’Economie, qui défend un objectif « ambitieux » mais aussi « le choix de la sincérité et de la responsablité ».
Car si cette trajectoire exclut une politique de baisse « brutale » des dépenses ou d’augmentation d’impôts, afin de de ne pas fragiliser la reprise de l’économie, elle nécessite des « efforts importants », notamment de maîtrise de la dépense publique, prévient Bercy.
Le gouvernement veut ainsi ramener sa hausse à +0,7% par an en moyenne (hors dépenses d’urgence et de relance) jusqu’en 2027, contre une hausse de 1% par an entre 2017 et 2019, et de 1,4% par an durant la décennie 2010.
Pour cela, il faut choisir les politiques publiques jugées prioritaires et engager des réformes structurelles, selon Bercy, en particulier celle des retraites, suspendue du fait de la crise sanitaire.
En attendant, après la récession historique de 2020 (-8,2%), le gouvernement compte toujours sur un retour en 2022 de l’activité à son niveau d’avant crise, notamment grâce au succès attendu de la campagne vaccinale et au plan de relance.
Il table ainsi sur une croissance de 4% en 2022 (après +5% en 2021), puis 2,3% en 2023, 1,5% en 2024, avant une stabilisation à 1,4% par an à partir de 2025.
Ces prévisions reposent sur un scénario de fin de la crise sanitaire durant l’été, et donc en l’absence d’une rechute à l’automne.
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