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Harcèlement sexuel : l’Australie va mettre fin à l’immunité des parlementaires

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Le premier ministre australien, Scott Morrison, ici à Tokyo (Japon) en novembre 2017, a indiqué, jeudi, que son gouvernement réviserait la législation sur la discrimination sexuelle. Le premier ministre australien, Scott Morrison, ici à Tokyo (Japon) en novembre 2017, a indiqué, jeudi, que son gouvernement réviserait la législation sur la discrimination sexuelle.

Les parlementaires australiens seront désormais soumis à la réglementation sur le harcèlement sexuel au travail, a annoncé, jeudi 8 avril, le gouvernement conservateur qui tente d’apaiser la colère de l’opinion après des accusations d’agression sexuelle au Parlement.

Le premier ministre Scott Morrison a indiqué que son gouvernement réviserait la législation sur la discrimination sexuelle afin que les parlementaires, les magistrats et les fonctionnaires soient tenus responsables du harcèlement de leurs collègues sur le lieu de travail.

« Il s’agit de mettre tout le monde sur un pied d’égalité, dans la mesure du possible », a déclaré M. Morrison à la presse depuis Canberra.

Les parlementaires, les juges et les fonctionnaires bénéficient actuellement d’une immunité en matière de harcèlement sur le lieu de travail même s’ils peuvent faire l’objet de poursuites pénales en cas d’agression sexuelle.

« Faute grave »

De nombreuses voix dénoncent de longue date la culture sexiste de la classe politique australienne. Cette décision fait suite à un rapport intitulé « Respect@Work » (respect au travail) publié l’an dernier à la suite d’une enquête sur le harcèlement sexuel. Elle intervient également quelques semaines après deux affaires retentissantes impliquant deux ministres et qui ont fragilisé l’exécutif.

Une ex-employée du gouvernement a affirmé avoir été violée en 2019 par un collègue dans le bureau au Parlement d’une ministre, alors que le principal conseiller juridique du gouvernement a révélé être le ministre accusé du viol en 1988 d’une adolescente avec laquelle il étudiait.

Michaelia Cash, qui a remplacé la semaine dernière le plus haut responsable juridique du gouvernement, a indiqué que parmi les changements législatifs figurerait le fait que le harcèlement sexuel au travail relèverait désormais de la « faute grave » et serait un motif valable de licenciement. Le gouvernement prévoit également d’étendre la période pendant laquelle une victime peut signaler un incident de six mois à deux ans, a-t-elle ajouté.

M. Morrison a fait l’objet de vives critiques pour ne pas avoir donné suite aux 55 recommandations faites en janvier 2020 dans le rapport Respect@Work. Le premier ministre a rejeté ces critiques jeudi, affirmant que son gouvernement s’était déjà engagé à financer plusieurs recommandations qu’il jugeait hautement prioritaires.

« L’an passé, nous nous sommes concentrés sur ces besoins très urgents pour protéger les femmes à un moment où elles étaient très vulnérables pendant le Covid », a-t-il souligné, se félicitant de désormais pouvoir « aborder ces problèmes à plus long terme ».

Le Monde

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