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Julen Madariaga, l’un des principaux fondateurs du groupe séparatiste basque Euskadi ta Askatasuna (ETA, Pays basque et liberté), est mort, lundi 5 avril à Saint-Pée-sur-Nivelle (Pyrénées-Atlantiques), dans le Pays basque français, à l’âge de 88 ans. Ses dernières apparitions publiques dataient de 2014, lorsqu’il avait publié ses mémoires, Egiari zor (« Je dois à la vérité », éd. Erein, non traduit), dans lesquels il revenait sur les origines de l’ETA, comme mouvement de lutte armée contre le franquisme, et abordait sa rupture progressive avec la stratégie employée par le groupe terroriste dans le milieu des années 1990.
Né le 11 octobre 1932 à Bilbao, ce fils d’un militant du Parti nationaliste basque (PNV) est très tôt baigné dans la politique. Il passe une partie de son enfance au Chili, où sa famille s’était exilée durant la guerre civile (1936-1939), avant de revenir, en 1942, au Pays basque. Durant ses études de droit à l’université de Deusto, à Bilbao, et avant de passer son doctorat à Cambridge (Angleterre), il fonde, en 1952, l’organisation clandestine Ekin, avec d’autres jeunes universitaires nationalistes, dans le but de défendre la langue et la culture populaire basque sous la dictature franquiste.
D’abord créée comme une sorte de branche « jeunesse » du PNV, Ekin s’en démarque par la suite, jugeant trop timorée son opposition au franquisme. En 1959, plusieurs de ses membres, dont Julen Madariaga, fondent l’ETA, dont la première action violente a lieu en 1961, avec l’attaque d’un convoi d’anciens soldats franquistes célébrant les vingt-cinq ans du coup d’Etat de 1936. C’est le début de quarante années d’actions terroristes faisant plus de 800 morts et des dizaines de milliers de blessés en Espagne, jusqu’à l’arrêt définitif des actions armées de l’ETA, en 2011, et sa dissolution, en 2018. C’est aussi la première arrestation de Julen Madariaga, qui mène dès lors sa lutte clandestine entre l’Espagne et la France.
Emprisonné en France
Malgré l’avènement de la démocratie, après la mort de Franco, en 1975, la loi d’amnistie de 1977 et l’approbation de la Constitution de 1978, Julen Madariaga maintient des postulats radicaux au sein de l’ETA. Il contribue à la création de sa vitrine politique, Herri Batasuna, en 1978, et considère alors la lutte armée comme « absolument nécessaire », pour obtenir l’autodétermination et l’indépendance du Pays basque.
Ce n’est qu’après l’échec des conversations d’Alger, entre le gouvernement espagnol et l’ETA, en 1989, alors qu’il se trouve lui-même emprisonné en France, condamné à quatre ans de prison pour collaboration avec l’ETA, qu’il commence à prendre ses distances avec la stratégie de l’organisation terroriste. En 1993, de retour à Bilbao, où il exerce comme avocat, il se prononce pour l’abandon des armes.
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