France World

En Chine, condamnation à mort de deux hauts responsables pour séparatisme au Xinjiang

https://img.lemde.fr/2021/04/07/336/0/6048/3021/1440/720/60/0/307d616_35026304-632163.jpg

Deux anciens hauts fonctionnaires ouïgours ont été condamnés à mort pour « séparatisme » dans la région autonome du Xinjiang (nord-ouest), ont annoncé, mardi soir 6 avril, les autorités locales. Ces condamnations ont été assorties d’un sursis de deux ans – en pratique cette peine est commuée en prison à perpétuité.

Les deux responsables dirigeaient respectivement les administrations de la justice et de l’éducation dans la région qui fait l’objet de tensions entre la majorité musulmane (principalement ouïgoure) et la minorité han (Chinois de souche).

Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, évoquent un « génocide » dont les Ouïgours seraient l’objet. Des organisations de défense des droits de l’homme accusent Pékin d’avoir interné depuis 2017 plus d’un million de Ouïgours dans des centres de rééducation politique.

Le régime communiste dément ce chiffre et assure qu’il s’agit de « centres de formation professionnelle » destinés à éloigner les Ouïgours de l’islamisme et du séparatisme, après une série d’attentats qui leur ont été attribués.

Accusé d’avoir conspiré avec le MITO

Dans ce contexte, l’ancien ministre de la justice du Xinjiang, Shirzat Bawudun, a été reconnu coupable d’avoir conspiré avec le Mouvement islamique du Turkestan oriental (MITO) après avoir rencontré un membre de cette organisation en 2003, alors qu’il travaillait à l’époque dans la police, a précisé l’agence Chine nouvelle.

Le MITO est sur la liste des organisations terroristes de l’ONU mais a été retiré de celle des Etats-Unis en novembre dernier, Washington disant douter que ce mouvement continue à exister.

La justice reproche également à M. Bawudun d’avoir mené « des activités religieuses illégales lors du mariage de sa fille ».

De son côté, l’ancien ministre régional de l’éducation, Sattar Sawut, a été reconnu coupable d’avoir incorporé dans les manuels scolaires en langue ouïgoure des apologies du séparatisme, du terrorisme et de l’extrémisme religieux, selon le site Internet du gouvernement local. Ces manuels ont été utilisés pendant treize ans.

La Chine ne publie pas le nombre de condamnations à mort prononcées chaque année ni le chiffre des exécutions mais Amnesty International affirme que le pays est le premier du monde pour le recours à la peine capitale, avec des milliers de condamnations et d’exécutions chaque année.

Le Monde avec AFP

Source

L’article En Chine, condamnation à mort de deux hauts responsables pour séparatisme au Xinjiang est apparu en premier sur zimo news.