D’un côté, « le monde de l’argent et de l’autre côté, le monde des braves gens » qui pensaient investir dans un placement sûr: les parties civiles ont réclamé mardi plus de 5 millions d’euros à la banque Natixis, l’accusant de communication « trompeuse » lors de la crise des « subprime ».
L’audience de mardi dans le procès de Natixis au tribunal correctionnel de Paris était essentiellement consacrée aux plaidoiries des parties civiles.
« Il y a une différence fondamentale entre les parties civiles et Natixis. Natixis s’exprime en milliards d’euros, les parties civiles s’expriment tout simplement en euros », a martelé lors de sa plaidoirie Me Alain Géniteau, qui représente 746 petits porteurs emmenés par l’Adam, l’Association de défense des actionnaires minoritaires.
Entre les demandes de réparation au titre d’un préjudice de « perte de chance » et celles au titre d’un préjudice moral, les différents avocats des parties civiles ont réclamé mardi plus de 5 millions d’euros à Natixis.
L’établissement, filiale du groupe bancaire mutualiste BPCE, est jugé depuis le 29 mars devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir sous-estimé dans sa communication lors de la crise des « subprime » de 2008 son exposition indirecte à celle-ci.
La banque s’était introduite en Bourse fin 2006, au prix d’un peu plus de 19 euros par action, quelques mois avant que n’éclate la crise aux États-Unis, laquelle avait entraîné dans son sillage le reste de la finance mondiale.
Fin 2006, « nos conseillers de Caisse d’Épargne et de Banque Populaire nous ont fait une cour effrénée pour que nous achetions des actions Natixis, l’objectif fixé à nos conseillers était de récolter au total 5 milliards d’euros auprès de braves gens et ils ont réussi », a relaté Me Géniteau, soulignant que « l’action Natixis nous a été présentée comme un substitut au Livret A, aussi sûr et plus rémunérateur ».
En novembre 2007, dans un communiqué sur ses résultats du troisième trimestre de l’année, la banque française avait indiqué que les risques portés par la banque sur les « subprime », un type de crédit hypothécaire distribué aux États-Unis, étaient « limités ».
La crise coûtera finalement cher à la jeune banque, qui verra son cours s’effondrer, passant de 19,55 euros lors de son introduction en Bourse fin 2006, à moins d’un euro par action en 2009.
Les réquisitions du parquet sont prévues mercredi, avant les plaidoiries de la défense.
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