La première centrale nucléaire du monde arabe a commercialisé son premier mégawatt mardi, ont annoncé les Emirats arabes unis, décrivant une « étape historique ».
« Le premier mégawatt de la première centrale nucléaire arabe est entré dans le réseau électrique national », a affirmé sur Twitter le vice-président et Premier ministre de la Fédération, Mohammed ben Rached Al-Maktoum.
« Le début des opérations commerciales de la centrale (…) de Barakah est une étape historique pour les Emirats, qui renforce la durabilité de tout notre secteur électrique », a également tweeté le prince héritier d’Abou Dhabi et dirigeant de facto du pays, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.
Quatrième producteur de l’Opep, la fédération des Emirats s’est développée depuis les années 1970 grâce à sa richesse en pétrole et en gaz. Mais, comme d’autres pays du Golfe, elle tente désormais de diversifier ses ressources énergétiques.
Hormis le nucléaire, le pays a mis en place un programme de plusieurs milliards de dollars pour développer les énergies renouvelables, avec pour objectif de produire 50% de son énergie à partir de sources propres d’ici 2050.
Lorsqu’ils seront pleinement opérationnels, les quatre réacteurs de Barakah produiront 5.600 mégawatts, soit environ 25% des besoins en électricité de ce pays très chaud et très énergivore. Le premier réacteur a démarré en août dernier.
L’Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole, a de son côté annoncé son intention de construire 16 réacteurs nucléaires, un projet qui pour l’instant ne s’est pas matérialisé.
La centrale de Barakah a été construite sur la côte, à l’ouest d’Abou Dhabi, par un consortium mené par Emirates Nuclear Energy Corporation (Enec) et par le sud-coréen Korea Electric Power Corporation (Kepco), pour un coût estimé à 24,4 milliards de dollars (environ 20,4 milliards d’euros).
De l’autre côté du Golfe, l’Iran dispose d’une centrale nucléaire construite par la Russie à Bouchehr.
Dans une région sous tension autour de la question du nucléaire iranien, les responsables émiratis insistent régulièrement sur le caractère « pacifique » de leur programme.
Les autorités ont également plusieurs fois rappelé leur attachement aux normes « les plus élevées » de sécurité, soulignant que plus de 40 missions internationales et inspections de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et de l’Association mondiale des exploitants nucléaires (Wano) avaient eu lieu depuis 2010.
La centrale de Barakah accueillera en fin d’année l’exercice le plus complexe de l’AIEA, destiné à tester la préparation et les capacités d’intervention du pays en cas d’urgence nucléaire grave.
Quelque 170 pays participeront à cet exercice de 36 heures qui a lieu tous les trois à cinq ans.
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