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Publié le : 03/04/2021 – 12:20
Les forces de sécurité birmanes ont ouvert le feu samedi sur des manifestants pour la démocratie, tuant au moins quatre personnes, rapportent des médias locaux et un témoin.
Alors que les manifestations se poursuivent en Birmanie, les forces de sécurité ont ouvert le feu, samedi 3 avril, tuant quatre d’entre eux.
Malgré la mort de plus de 550 manifestants sous les balles des policiers et militaires depuis le coup d’État du 1er février, des protestataires continuent de se rassembler chaque jour par petits groupes pour dénoncer la prise du pouvoir par l’armée.
À Monywa, dans le centre du pays, trois personnes ont été abattues par les forces de sécurité lors d’une manifestation, selon le site d’informations Myanmar Now. « Ils ont commencé à tirer sans arrêt avec des grenades assourdissantes et à balles réelles », a déclaré un témoin à Reuters via une application de messagerie. « Les gens se sont repliés et ont commencé à installer des barrières, mais une balle a touché une personne à la tête devant moi. Elle est morte sur le coup. »
Un manifestant a également péri à Thaton, dans le sud du pays, rapporte le site Bago Weekly Journal. Après avoir annoncé la mort d’un autre manifestant à Bago, dans le centre du pays, le site a précisé par la suite que ce dernier n’avait été que blessé.
Le bilan de la répression est estimé à 550 morts dont 46 enfants par l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), une organisation non gouvernementale, depuis que les militaires ont renversé le gouvernement élu dirigé par Aung San Suu Kyi. Cette dernière a été placée en détention.
Une limitation d’Internet
Aux grandes manifestations qui avaient rassemblé des dizaines de milliers de personnes au début de la contestation ont succédé des petits rassemblements moins risqués pour les protestataires.
Les autorités ont coupé les partages de données sur téléphones portables et ordonné vendredi aux fournisseurs Internet d’interrompre le haut débit, privant d’accès la plupart des habitants, même si certains messages continuent d’être postés et partagés sur les réseaux sociaux.
Les putschistes ont également émis des mandats d’arrêt contre 18 célébrités, parmi lesquels des « influenceurs » et deux journalistes, en vertu d’une loi réprimant tout contenu visant à inciter les membres des forces de sécurité à se mutiner ou à ne pas exercer leur devoir. L’infraction est passible d’une peine de trois ans de prison.
Visée par ce mandat, l’actrice Paing Phyoe Thu a répondu sur Facebook qu’elle ne se laisserait pas intimider : « Tant que je serai vivante, je m’opposerai à la dictature militaire qui harcèle et tue des gens. La révolution doit l’emporter. »
Avec Reuters
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