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Mort de George Floyd : le témoignage accablant des secours à la barre

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Premier ambulancier arrivé pour secourir George Floyd, Derek Smith a raconté jeudi 1er avril devant le tribunal de Minneapolis l’avoir trouvé mort, avec plusieurs policiers « sur lui ». Premier ambulancier arrivé pour secourir George Floyd, Derek Smith a raconté jeudi 1er avril devant le tribunal de Minneapolis l’avoir trouvé mort, avec plusieurs policiers « sur lui ».

« Quand je suis arrivé, il était mort, et quand je l’ai déposé à l’hôpital, il était toujours en arrêt cardiaque », a déclaré, jeudi 1er avril, Derek Smith au quatrième jour du procès pour meurtre du policier blanc Derek Chauvin. Le premier ambulancier arrivé pour secourir l’Afro-Américain George Floyd a raconté jeudi devant le tribunal de Minneapolis l’avoir trouvé mort, avec plusieurs policiers « sur lui ».

Le 25 mai 2020, dans cette grande ville du Minnesota, dans le nord des Etats-Unis, quatre agents interpellent le quadragénaire noir soupçonné d’avoir écoulé un faux billet dans une épicerie. Ils le plaquent au sol pour le maîtriser, le menottent et s’appuient sur lui pendant plus de neuf minutes. Derek Chauvin, le plus expérimenté d’entre eux, 45 ans dont dix-neuf au service de la police de Minneapolis, maintient son genou sur le cou de George Floyd même une fois celui-ci évanoui, et ce jusqu’à l’arrivée d’une ambulance.

Rythme cardiaque plat

Un fait confirmé par le secouriste, qui a immédiatement cherché son pouls au niveau de l’artère carotide. « Je n’en ai pas trouvé, j’ai pensé que le patient était mort. » Une fois dans l’ambulance, une machine a confirmé un rythme cardiaque « plat », a ajouté son collègue Zachary Bravinder. « Le cœur ne pompait pas de sang, ce n’est pas bon signe… » Les deux hommes ont tenté de le ranimer. En vain.

Derek Chauvin, qui encourt quarante ans de prison, plaide non coupable dans ce dossier qui a suscité des vagues de manifestations contre le racisme et les violences policières de New York à Seattle, mais aussi à Tokyo, Paris ou Sydney. Pour son avocat, Eric Nelson, il n’a pas causé la mort de George Floyd, qui aurait succombé à une overdose. L’autopsie officielle a bien retrouvé des traces de fentanyl, un puissant opiacé de synthèse, dans son corps mais a identifié « la compression du cou » comme cause du décès. Des experts médicaux sont convoqués pour en débattre.

La thèse de l’overdose

L’avocat du policier a cherché, dès jeudi 1er avril, à étayer sa thèse lors de l’audition de Courteney Ross, une femme blanche de 45 ans qui entretenait une relation intime avec George Floyd de 2017 à sa mort. Très émue, cette mère de deux enfants a dépeint un homme « plein d’énergie », « doux » avec qui la vie était « une aventure », avant d’évoquer avec pudeur leur consommation de drogues. « C’est une histoire classique de gens qui deviennent dépendants aux opiacés parce qu’ils souffrent de douleurs chroniques. Moi c’était au cou, lui au dos… », a-t-elle simplement expliqué.

Me Eric Nelson l’a assaillie de questions sur la nature des drogues consommées, les effets de certaines pilules et à propos d’un séjour de George Floyd à l’hôpital, au début de mars 2020, pour overdose. Il a souligné que le couple avait parfois acheté des drogues aux deux personnes qui se trouvaient avec George Floyd au moment de sa mort. L’un d’eux, Morries Hall, a déposé un recours pour éviter de témoigner au procès.

Un policier témoin à charge

La stratégie de Me Nelson a suscité la colère de la famille Floyd, qui a dénoncé « une tactique facile quand les faits sont contre vous ». Leurs avocats ont répliqué dans un communiqué que « des dizaines de milliers d’Américains luttent contre l’automédication et une addiction aux opiacés et sont traités avec dignité, respect et soutien, et non avec brutalité ». Ils sont confiants quant à la capacité des jurés à « passer outre ». L’avocat de la défense s’est fait tout aussi pugnace face au dernier témoin appelé à la barre jeudi 1er avril : David Ploeger, l’officier de police, tout juste retraité qui, le 25 mai, avait lancé l’enquête interne sur la mort de George Floyd. Me Nelson a levé plusieurs « objections » pour l’empêcher de répondre, notamment quand l’accusation lui a demandé s’il pensait que les agents auraient dû relâcher plus tôt leur pression. Le juge l’a autorisé à répondre. Sa réponse a été claire : « Quand M. Floyd n’opposait plus aucune résistance, les agents auraient pu cesser de le maintenir. »

Le procès de Derek Chauvin doit durer jusqu’à la fin d’avril et le verdict sera rendu dans la foulée. Ses trois anciens collègues seront jugés en août pour « complicité de meurtre ».

Le Monde avec AFP

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