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Les relations n’en finissent plus de se tendre entre Bruxelles et Pékin. L’Union européenne a dénoncé vendredi le « long harcèlement » des autorités chinoises contre un journaliste du groupe audiovisuel public britannique BBC, « chassé » du pays par les menaces de Pékin. John Sudworth a déménagé à Taïwan avec sa femme, Yvonne Murray, correspondante en Chine du groupe audiovisuel public irlandais RTE, après des « menaces » liées à sa couverture du traitement des Ouïgours, jugée « biaisée » par Pékin. Cette minorité musulmane présente dans la région du Xinjiang fait l’objet d’une forte répression par Pékin. De nombreux Ouïgours sont déportés et internés dans des camps de travail.
Le sort du journaliste de la BBC est le « dernier cas en date de correspondants étrangers chassés de Chine en raison du harcèlement et des entraves constants à leur travail, qui s’ajoute à l’expulsion d’au moins 18 correspondants l’année dernière », a dénoncé la porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Plusieurs journalistes américains du New York Times, du Wall Street Journal et du Washington Post, notamment, avaient été expulsés en 2020.
Surveillance, menaces, obstruction et intimidation
« Son départ survient après une longue période de harcèlement de la part des autorités, comprenant la surveillance, les menaces de poursuites judiciaires, l’obstruction, l’intimidation et la mise en ligne par les médias officiels de vidéos le désignant personnellement et utilisant des séquences vidéo de la police », a détaillé la porte-parole.
Selon le communiqué, l’Union européenne (UE) a fait part à plusieurs reprises à Pékin de ses préoccupations face aux entraves à la liberté de travailler dont font l’objet les journalistes étrangers en Chine.
En conséquence, Bruxelles « demande à la Chine de respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit national et international et de garantir la liberté d’expression et de la presse, telle qu’elle est inscrite dans la Constitution de la RPC [République populaire de Chine] et dans la Déclaration universelle des droits de l’homme ».
L’UE se dit « déterminée (…) à préserver la liberté et le pluralisme des médias, ainsi qu’à protéger le droit à la liberté d’expression en ligne et hors ligne, y compris la liberté d’opinion et la liberté de recevoir et de communiquer des informations sans interférence ».
Les relations entre l’UE et la Chine se sont crispées en mars après la décision des Européens de sanctionner la répression des Ouïgours dans la région du Xinjiang (ouest de la Chine).
Pékin a riposté en interdisant son territoire à dix personnalités, dont plusieurs élus européens, accusés de « propager des mensonges » sur la situation des Ouïgours. Plusieurs Etats membres ont protesté et convoqué les ambassadeurs chinois pour leur signifier leur mécontentement.
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