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Publié le : 02/04/2021 – 10:31
Des responsables ukrainiens et américains ont fait état jeudi de mouvements de troupes russes à la frontière ukrainienne. Kiev dénonce des « provocations » tandis que Washington met en garde la Russie contre toute tentative d’ »intimidation » de l’Ukraine.
Une « démonstration de force » et des « provocations ». Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé jeudi 1er avril la Russie d’accumuler des troupes à la frontière de son pays, Washington mettant en garde Moscou contre toute tentative d’ »intimidation » visant l’Ukraine.
Des responsables ukrainiens et américains ont signalé ces derniers jours des mouvements de troupes russes près de territoires contrôlés par les séparatistes prorusses à la frontière ukrainienne, ainsi qu’en Crimée, péninsule annexée par Moscou en 2014.
Le Kremlin a souligné que la Russie déplaçait ses troupes comme elle l’entendait, mais a affirmé qu’il ne s’agissait pas de menaces et que Kiev et les Occidentaux ne devaient pas « s’inquiéter » de ces mouvements.
Pour le président ukrainien, Moscou « tente de créer une ambiance menaçante et de faire pression » sur l’Ukraine. « La démonstration de force sous forme d’exercices militaires et de possibles provocations le long de la frontière constituent l’occupation traditionnelle de la Russie », a-t-il dénoncé dans un communiqué, tout en appelant à une nouvelle trêve sur la ligne de front avec les séparatistes prorusses, dont la Russie est considérée comme le soutien militaire.
Muscle-flexing in the form of military exercises on the border with #Ukraine is an attempt to put pressure in the negotiations on ceasefire and peace as our value. We are always ready for provocations. army is not only strength and power, but also wisdom and balance.
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) April 1, 2021
Mise en garde de Washington
De son côté, le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, a mis en garde Moscou contre « tout acte agressif qui aurait pour but d’intimider ou menacer » l’Ukraine, se disant « préoccupé » par les « récentes escalades d’actes agressifs et provocateurs » de la Russie.
Après une trêve record durant la deuxième moitié de 2020, la guerre dans l’est de l’Ukraine a vu depuis janvier une multiplication des heurts. Vingt soldats ukrainiens ont été tués et 57 blessés depuis le début de l’année, a indiqué jeudi le président Zelensky, alors que Kiev avait fait état de 50 soldats tués sur toute l’année 2020.
Les deux camps s’imputent la responsabilité de l’escalade. Moscou a toujours nié avoir eu des hommes ou des armes sur le terrain.
Le renseignement militaire ukrainien a lui accusé jeudi Moscou de préparer « l’entrée » de ses « forces armées régulières » dans les territoires séparatistes. Les troupes russes pourraient « tenter de pénétrer plus loin dans le territoire ukrainien », a ajouté le service.
« Les Russes sont en train de travailler sur la compatibilité de leur armée » avec les troupes séparatistes, a affirmé un haut responsable ukrainien sous couvert d’anonymat : « Leurs unités militaires seront prêtes à attaquer dès la mi-avril. »
Un responsable de la présidence ukrainienne, Roman Machovets, a suggéré durant une rencontre avec le représentant de l’Otan en Ukraine d’organiser des manœuvres militaires et des patrouilles aériennes conjointes pour « stabiliser la situation dans la région ».
Le Pentagone a quant à lui indiqué cette semaine que les forces américaines en Europe avaient été placées en phase de surveillance renforcée contre une « crise imminente potentielle ».
La guerre en Ukraine, qui a commencé en 2014 après l’arrivée au pouvoir à Kiev de pro-occidentaux, suivie de l’annexion de la Crimée par Moscou, a fait plus de 13 000 morts.
Avec AFP
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