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Le mois de confinement coûtera 11 milliards selon Bercy

L’ensemble de la France entre ce vendredi soir dans son troisième confinement. Les crèches et écoles vont fermer leurs portes pour trois semaines, les collèges et lycées pour cinq semaines. Le télétravail doit être « systématisé ». En étendant ainsi les restrictions sanitaires renforcées à toute la France métropolitaine, Emmanuel Macron a de nouveau basculé la France dans une mise sous cloche que son ministre de l’Economie Bruno Le Maire redoutait de faire revivre au pays.

Tous les commerces « non essentiels » seront fermés à partir de samedi soir. Surtout, la fermeture des établissements scolaires va obliger les parents à recourir massivement au chômage partiel, possible comme l’an dernier lorsque aucun parent ne peut télétravailler. Fermer les écoles c’est donc à la fois moins d’activité économique, et un poids supérieur pour les finances publiques. C’est donc une décision lourde de conséquences: en 2020, les deux mois de fermeture avaient coûté près d’un point de PIB annuel à la France.

Ce nouveau train de mesures coûtera environ 11 milliards d’euros par mois, selon les estimations de Bercy – en additionnant le financement du fonds de solidarité, du chômage partiel et les exonérations de cotisations sociales – contre 7,2 milliards jusqu’à présent pour les dispositifs concernant les 19 départements déjà en partie confinés. Quelque 150 000 commerces seront fermés sur l’ensemble du territoire, contre 90 000 aujourd’hui.

Un confinement qui pèse lourd mais moins que le premier

L’impact de ce nouvel épisode devrait se situer quelque part entre le premier confinement – l’économie française s’était alors contractée de près d’un tiers – et le deuxième, en novembre (− 12 %). « Cette fois, on n’interdit pas aux gens de travailler : il y a un an, le BTP et l’industrie étaient à l’arrêt. En novembre, les 100 000 libraires, fleuristes et coiffeurs étaient fermés. Et il va y avoir deux semaines de vacances scolaires sur quatre », indique t’on au ministère de l’économie. Hors garde d’enfants, le nombre de salariés au chômage partiel devrait passer de 2 à 3 millions, selon le ministère du travail.

Interrogé sur Cnews, le ministre de l’Economie et des Finances précisé que le chiffrage de l’impact des nouvelles mesures de freinage était en cours et qu’il serait communiqué dans « quelques jours ». Ce nouveau confinement est « un coup au moral très dur pour beaucoup de Français et je veux simplement leur dire que comme depuis le début de la crise, nous sommes totalement derrière eux pour les soutenir », a réaffirmé Bruno Le Maire. Les annonces présidentielles semblent rendre définitivement caduque la prévision de croissance 2021 à laquelle s’accrochait encore Bercy. Mettant en avant la reprise rapide de l’économie l’an passé à la suite de chaque confinement, Bruno Le Maire assurait jusqu’à ces derniers jours que le PIB pourrait rebondir de 6 % cette année, après avoir plongé de 8,2 % en 2020. Un nouveau budget rectificatif semble inéluctable. Ce serait le premier de l’année, après quatre en 2020. 

« L’Europe doit débloquer l’aide plus vite »

Le ministre a également expliqué son souhait que l’Union européenne accélère sur l’aide financière prévue pour lutter contre les effets de la crise du coronavirus. « Je ne vous cache pas ma préoccupation de voir qu’à l’heure où je vous parle la mesure qui doit nous permettre de décaisser l’argent européen, n’a toujours pas été ratifiée par les 27 Etats membres de l’Union européenne », a déclaré Bruno Le Maire. « Il y a même des Etats comme l’Allemagne qui mettent des délais supplémentaires puisque la Cour constitutionnelle allemande a été saisie pour savoir si oui ou non il fallait décaisser cet argent », a-t-il déploré. « J’ai promis aux Français que l’argent européen arriverait au début de l’été, début juillet, j’aime bien pouvoir tenir mes promesses ».

Bruno Le Maire a prévenu qu’un versement de l’aide financière en 2022 ou 2023 serait trop tardif. « Les Chinois et les Américains nous seront passés déjà devant », a-t-il mis en garde. Les Etats-Unis ont récemment adopté un plan de relance massif de 1900 milliards de dollars (1600 milliards d’euros) et le président Joe Biden a dévoilé mercredi un projet pour les infrastructures de plus de 2.000 milliards de dollars. « J’aimerais que l’Europe comprenne que nous ne pouvons pas attendre pour disposer de cet argent, qu’il faut accélérer les procédures et que l’histoire ne repasse pas les plats ».

(avec AFP, Reuters)

 

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