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Face à la crise liée au Covid-19, l’Europe doit faire plus en matière de relance

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La chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse virtuelle, le 10 novembre 2020. La chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse virtuelle, le 10 novembre 2020.

Le contraste a quelque chose de désespérant : alors que Joe Biden est en passe de transformer l’économie américaine, les Européens s’enlisent dans les difficultés. La France va fermer ses écoles et la troisième vague du Covid-19 contraint les pays à resserrer les restrictions. Les campagnes de vaccination patinent. Les gouvernements se congratulent encore d’avoir retenu les leçons de la crise de 2008, mais rien n’exclut qu’ils ne commettent, à quelques nuances près, les mêmes erreurs qu’à l’époque. A savoir ergoter sur l’ampleur de la relance à déployer pour soutenir l’activité, puis tenter de redresser trop vite les comptes publics, au risque de briser la reprise.

Or, il y a urgence : face à la troisième vague du Covid-19 et la multiplication des restrictions sur le continent, l’Europe doit en faire plus si elle ne veut pas s’embourber dans une croissance durablement atone, une fois le rebond mécanique de la reprise passé. Car les 750 milliards d’euros du plan de relance commun, décidés en juillet 2020, risquent de ne pas suffire. Surtout s’ils ne sont pas déboursés très vite. Et même si les Etats prolongent les mesures d’urgence déployées depuis un an, telles que le chômage partiel. La France a ainsi dépensé 77 milliards en 2020 et devrait aligner plus de 32 milliards cette année, auxquels s’ajouteront les 100 milliards du plan de relance tricolore.

Budget commun minuscule

Ces montants semblent, malgré tout, « petits bras » au regard de ceux alignés par les Etats-Unis : 1 900 milliards de dollars (1 600 milliards d’euros) validés par le Congrès début mars, en plus des 2 200 milliards puis 900 milliards déjà mis sur la table par Donald Trump en 2020, et des 2 250 milliards que Joe Biden espère injecter dans les infrastructures. Le nouveau président américain cherche à pousser l’économie américaine au maximum de ses capacités. Cela, afin de ramener le plus de personnes possible dans l’emploi, de réduire les inégalités et de regonfler la confiance des entreprises.

Bien sûr, ces folles sommes compensent en partie l’absence d’amortisseurs sociaux aussi efficaces qu’en Europe. Mais elles vont largement au-delà, si bien qu’aujourd’hui les Etats-Unis risquent d’en faire trop, tandis que l’Europe, elle, risque de ne pas en faire assez. Que vaut-il mieux, au fond ?

Il est vrai que le plan américain pourrait générer de l’inflation, creusera les déficits et est susceptible de gonfler les bulles boursières. Mais, en cas de surchauffe, la banque centrale américaine pourra toujours appuyer sur le frein. En vérité, le danger planant sur l’Europe est plus inquiétant : celui d’une reprise trop faible, aboutissant à un sous-régime prolongé. Dans un tel scénario, une partie des salariés aujourd’hui au chômage partiel perdraient leur emploi dès la levée des aides. Le chômage de long terme et les écarts de revenus augmenteraient, terreau fertile au ressentiment et au populisme. Alors, pourquoi le Vieux Continent hésite-t-il à en faire plus pour soutenir son économie ?

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