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En sept ans de conflit dans le Donbass, à l’est de l’Ukraine, pas moins de trente cessez-le-feu se sont succédé. Le dernier, instauré le 27 juillet 2020, a tenu le plus longtemps, mais depuis janvier, les violations se multiplient dangereusement.
En trois mois, dix-neuf soldats ukrainiens sont morts, contre quarante-neuf sur toute l’année 2020. Difficile toutefois de savoir précisément ce qui se passe sur place : personne n’a accès à la région, hormis la mission d’observation de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), elle-même entravée.
Kiev et Moscou s’accusent mutuellement de cette escalade. Jeudi 1er avril, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de masser ses troupes à la frontière et mis en garde contre le risque de « provocations ». Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Rouslan Khomtchak, a quant à lui dénoncé « une menace pour la sécurité militaire » ukrainienne, affirmant que les séparatistes comptaient 28 000 combattants et « plus de 2 000 instructeurs et conseillers militaires » russes.
« La Russie déplace ses forces armées sur son territoire comme elle l’entend », a rétorqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Il s’est voulu rassurant : « Cela ne représente une menace pour personne et ne doit inquiéter personne ».
Le conflit dans le Donbass, qui a fait plus de 13 000 morts, a commencé en 2014 juste après l’annexion russe de la Crimée, dans la foulée de la révolution pro-européenne de Maïdan. La Russie est considérée comme le parrain des séparatistes au Donbass en leur livrant troupes, armes et financement – ce qu’elle nie, qualifiant le conflit de « guerre civile ».
« Crise imminente potentielle »
Les Etats-Unis ont mis en garde Moscou, jeudi, contre toute tentative d’« intimidation », dénonçant ses « actes agressifs et provocateurs » dans l’est de l’Ukraine. Les forces américaines basées en Europe ont été placées en phase de surveillance renforcée contre une « crise imminente potentielle », le niveau d’alerte maximale.
L’escalade dans le Donbass a été abordée, parmi d’autres sujets, lors d’une réunion en visioconférence mardi entre Vladimir Poutine, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron, à laquelle l’Ukraine n’avait pas été invitée. Le compte rendu officiel est pour le moins succinct. L’Elysée a simplement indiqué que les trois dirigeants avaient souligné « la nécessité que la Russie s’engage de façon déterminée pour stabiliser le cessez-le-feu en Ukraine et élaborer une sortie de crise dans le respect des accords de Minsk », signés en février 2015.
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