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« L’ouverture des archives au public contribuera à réconcilier les Algériens avec leur histoire »

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Abdelmadjid Chikhi, directeur général du Centre national des archives algériennes et « conseiller mémoire » du président Tebboune, à Alger, le 6 août 2020. Abdelmadjid Chikhi, directeur général du Centre national des archives algériennes et « conseiller mémoire » du président Tebboune, à Alger, le 6 août 2020.

Neuf historiens algériens ont publié le 25 mars une lettre ouverte au président Abdelmadjid Tebboune lui demandant de mettre fin aux « entraves bureaucratiques » dans l’accès aux archives nationales. L’un des initiateurs de ce mouvement de fronde sans précédent, l’historien Mohamed El-Korso, affirme dans un entretien au Monde Afrique que les signataires ne demandent que le « respect du droit constitutionnel » au « libre accès aux archives communicables ». Il critique la gestion « politique » de l’administration des archives algériennes par son directeur, Abdelmadjid Chikhi, par ailleurs « conseiller mémoire » du président Tebboune.

Pourquoi avoir pris l’initiative de cosigner cette Lettre ouverte au président de la République sur l’ouverture des archives algériennes ?

Historiens, enseignants, chercheurs, archivistes, étudiants en histoire n’ont pas cessé de dénoncer, pour certains depuis une quinzaine d’années, la gestion bureaucratique des archives. Cette dernière empêchait les lecteurs, particulièrement les universitaires, d’accéder aux documents, ainsi que le stipule la loi du 26 janvier 1988 sur la « communicabilité » des fonds au bout de vingt-cinq ans, hors exceptions pour les documents judiciaires (50 ans), relevant de la défense nationale (60 ans) ou de la vie privée (100 ans).

Des collègues des départements d’histoire des différentes universités partageaient nos préoccupations mais sans pouvoir se concerter sur une démarche commune. Ils ont finalement pris leur responsabilité en adressant une lettre ouverte par voie de presse au président de la République, M. Tebboune. Cette lettre a reçu l’adhésion d’une centaine de collègues des différentes universités, même si elle n’a été cosignée que par neuf personnes pour des raisons pratiques.

Pourquoi se manifester maintenant ?

Le déclic a été le rapport Stora. Le silence incompréhensible et problématique dans lequel s’est muré le conseiller présidentiel chargé des archives et de la mémoire nationale, par ailleurs directeur général des archives à l’échelle nationale [Abdelmadjid Chikhi], a été très mal vécu par l’ensemble de la communauté universitaire. Il devenait donc impératif de nous adresser au président de la République pour lui demander de mettre fin à une situation qui n’a que trop duré.

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