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C’était un des hommes les plus recherchés du Pérou. Sa tête avait été mise à prix à 2 millions de sols (environ 455 000 euros). Jorge Quispe Palomino, alias « camarade Raul », était le numéro deux du Sentier lumineux, après son frère, Victor. Une guérilla maoïste dont des restes d’activité subsistent dans la zone sud centrale du Pérou, notamment dans la région connue par son acronyme, le Vraem (« vallées des fleuves Apurimac, Ene et Mantaro »).
Sa mort a été révélée par le haut commandement des forces armées dans un communiqué publié mardi 30 mars. Elle est la « conséquence d’une maladie rénale chronique aggravée par ses blessures », infligées au cours d’une opération militaire en octobre.
Jorge Quispe Palomino aurait succombé le 27 janvier, mais sa mort a été cachée par ses troupes pendant plusieurs mois « pour ne pas démoraliser les terroristes », a affirmé le président péruvien par intérim, Francisco Sagasti, qui s’est réjoui de la « fin d’une menace » dans cette région montagneuse et forestière, où sont peu à peu « décapités les groupes terroristes qui continuent de ravager » la zone. Un « coup dur » pour le terrorisme, estime l’analyste en affaires criminelles Pedro Yaranga, dans les colonnes du quotidien El Comercio.
Poches de guérilleros
Le Sentier lumineux (de son nom complet Parti communiste péruvien – Sentier lumineux, PCP-SL) a été fondé dans les années 1970 par le professeur de philosophie Abimaël Guzman et s’est engagé dans une guerre contre l’Etat en 1980. Le conflit armé a conduit à la mort de près de 70 000 Péruviens en vingt ans, la plupart des paysans andins, de langue quechua ainsi que des populations amérindiennes d’Amazonie.
Dans son rapport final de 2003, la Commission de la vérité et de la réconciliation a établi que 54 % des morts étaient imputables au groupe terroriste et 30 % à l’armée (le reste, à des milices civiles et autres groupes terroristes).
Après la capture d’Abimaël Guzman en 1992 et sa condamnation à perpétuité, l’organisation s’est peu à peu démantelée et divisée. La plupart de ses membres sont aujourd’hui en prison, mais des poches de guérilleros subsistent. Le groupe replié dans le Vraem, vallée de production de la coca et cœur du narcotrafic, n’a plus grand-chose à voir avec le SL des origines et « n’a plus aucun contact avec le vieux Sentier », explique l’historien Antonio Zapata. Il s’est d’ailleurs rebaptisé en 2018 Parti communiste péruvien militarisé (MPCP).
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