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L’armée française aurait bien commis une bavure au Mali, selon un rapport de la Minusma

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C’était un rapport très attendu à Bamako comme à Paris. Le résultat d’une enquête dont l’objectif était d’essayer de démêler le vrai du faux à la suite d’une frappe française contestée, réalisée dans le cadre de l’opération « Barkhane », le 3 janvier, à la lisière du village de Bounti, dans le centre du Mali.

Près de trois mois après les faits, la mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) a rendu publiques, mardi 30 mars, les conclusions de ses investigations. Elles mettent en cause de manière frontale les forces françaises déployées au Sahel alors que Paris tentent péniblement depuis de longs mois de revoir son engagement dans la région.

Selon ce document de trente-six pages réalisé par sa division des droits de l’homme, la frappe française aurait tué « au moins vingt-deux personnes », dont dix-neuf étaient des « civils ». Parmi elles, se trouvaient exclusivement des hommes, âgés de 23 à 71 ans. Les femmes et les enfants étaient restés à l’écart. Seules trois de ces victimes auraient été des membres d’un groupe armé terroriste, en l’occurrence la katiba Serma, affiliée au Groupe de soutien de l’islam et des musulmans (GSIM), la plus puissante alliance djihadiste au Sahel. « Au moins huit autres civils ont été blessés » dans cette frappe, d’après la Minusma.

Les quinze enquêteurs de l’ONU, appuyés par deux experts de la police scientifique des Nations unies et protégés par les casques bleus, assurent par ailleurs dans leur rapport, être « en mesure de confirmer la tenue d’une célébration de mariage » de 9 heures à 15 heures, le jour de la frappe sur un lieu situé à 1 km de Bounti, dans une zone semi-arborée. Même si ce lieu « n’était pas usuellement utilisé pour les mariages » et qu’il n’y avait « ni musique, ni danse, ni signes extérieurs et manifestes festifs », il aurait été jugé « plus adapté [par les villageois] aux conditions climatiques et au nombre de convives ».

Une centaine de civils réunis

Alors qu’un certain nombre de témoignages faisaient état jusqu’à présent de quelques dizaines de participants, la Minusma est arrivée à la conclusion que cette cérémonie avait réuni « une centaine de civils ». C’est parmi eux que se trouvaient les membres présumés de la katiba Serma, au nombre total de cinq, et « arrivés dans le village à bord de trois motos dans la matinée » du 3 janvier.

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