France World

En Amérique latine, le variant brésilien au centre d’une flambée épidémique

https://img.lemde.fr/2021/03/31/593/0/6372/3186/1440/720/60/0/06e43cf_52267164-597486.jpg

Une femme atteinte du Covid-19 reçoit de l’oxygène dans un hôpital de campagne installé sur le parking de l’auditorium Poliedro de Caracas, au Venezuela, le 21 mars 2021. Une femme atteinte du Covid-19 reçoit de l’oxygène dans un hôpital de campagne installé sur le parking de l’auditorium Poliedro de Caracas, au Venezuela, le 21 mars 2021.

Le Brésil vit le pire moment de son épidémie de Covid-19. Avec plus de 310 000 morts et jusqu’à 3 600 décès quotidiens, la situation sanitaire est dégradée par la diffusion à grande échelle d’un variant amazonien, plus contagieux et potentiellement plus létal. Au 30 mars, 16,2 millions de Brésiliens, soit à peine 7,7 % de la population, avaient reçu une première dose de vaccin. Les mesures de confinement, mises en place par les autorités locales, ne parviennent pas à ralentir la progression de l’épidémie. Trois Etats ne disposent plus de lits disponibles en soins intensifs. Quatorze ont un taux d’occupation supérieur à 90 %.

Antivaccin assumé, Jair Bolsonaro a pourtant nommé un nouveau ministre de la santé, Marcelo Queiroga, aux vues plus raisonnées. Sous pression, le président brésilien jure vouloir faire de 2021 « l’année de la vaccination », mais s’oppose toujours avec virulence aux mesures de confinement locales.

Dans la région, la circulation du variant brésilien est au centre d’une flambée épidémique, tandis que, presque partout, la vaccination avance à pas comptés. Les zones frontalières du Venezuela, du Pérou et de la Bolivie sont particulièrement touchées. « La grave situation du Brésil affecte aussi les pays voisins », s’est inquiétée, le 23 mars, Carissa Etienne, directrice de l’Organisation panaméricaine de la santé. Le variant brésilien s’étend dans ces pays, bien au-delà de la frontière : à Lima, il est à l’origine de 40 % des contaminations, selon le ministère de la santé. Le Pérou recense en moyenne 9 500 nouveaux cas de Covid-19 par jour, plus qu’au plus fort des deux premières vagues.

Fermetures de frontières

Face à la menace, plusieurs pays tentent de se protéger de leur encombrant voisin. L’Argentine – qui connaît elle aussi un regain de l’épidémie, avec la présence du variant brésilien –, la Colombie et le Pérou ont suspendu les vols en provenance du Brésil. L’Argentine a également fermé ses frontières terrestres avec ce pays. La Colombie, qui avait fermé dès mars 2020 la totalité de ses frontières terrestres et fluviales, a par ailleurs prolongé cette mesure jusqu’au 1er juin.

Au Venezuela, qui a enregistré 1 288 nouvelles infections lundi 29 mars – un record de cas quotidiens –, le président Nicolas Maduro a dénoncé le « Brésil, la plus grande menace du monde, qui affecte tous les voisins » et « les politiques totalement négationnistes et irresponsables de Bolsonaro ». « Le nombre de cas était en train de descendre, quand est arrivé le variant brésilien », a-t-il noté, annonçant un confinement strict pour la semaine sainte et la distribution dans tous les centres de santé de Carvativir, un médicament fabriqué au Venezuela et présenté comme « miraculeux », mais dont l’efficacité n’a pas encore été démontrée. Facebook a d’ailleurs bloqué le compte du chef de l’Etat et retiré une vidéo dans laquelle il faisait l’éloge de ce remède.

Il vous reste 43.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article En Amérique latine, le variant brésilien au centre d’une flambée épidémique est apparu en premier sur zimo news.