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La justice algérienne a annoncé mardi 30 mars l’arrestation de cinq personnes soupçonnées de projeter des actions « terroristes » à Tizi-Ouzou et à Béjaïa, en Kabylie, lors des manifestations hebdomadaires du Hirak, le mouvement de protestation antirégime.
Ces cinq personnes comptaient organiser des « opérations terroristes au véhicule piégé au cœur du Hirak dans les villes de Tizi Ouzou et de Béjaïa », selon un communiqué du parquet d’Azazga (nord-est), cité par l’agence officielle APS.
Elles ont été interpellées dans la ville de Tizi-Ouzou à la suite du « traitement d’une affaire de détention d’armes de guerre et d’explosifs en vue de leur utilisation dans des actes terroristes, dont les faits remontent à la mi-mars courant », a précisé le communiqué. Agés de 36 à 51 ans, les cinq suspects – simplement désignés par leurs initiales – sont originaires des wilayas (préfectures) de Bouira et Tizi-Ouzou.
Des armes de guerre – dont un fusil à pompe, un pistolet-mitrailleur de type Kalachnikov et un pistolet –, des munitions et divers appareils électroniques ainsi que deux véhicules ont été saisis par les services de sécurité.
Kamikaze arrêté, attentat déjoué
Les cinq suspects ont comparu mardi devant un juge d’instruction du tribunal d’Azazga qui a ordonné l’incarcération de l’un d’eux. Les quatre autres ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire.
Ce n’est pas la première fois que les autorités font état de projets d’attentats visant des manifestations du Hirak. Fin janvier 2020, le ministère de la défense avait annoncé l’arrestation près d’Alger d’un kamikaze qui voulait se faire sauter avec une ceinture explosive lors d’un rassemblement du mouvement pro-démocratie dans le centre de la capitale.
Né en février 2019 du rejet massif d’un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, impotent et reclus, le Hirak réclame un changement radical du « système » politique en place depuis l’indépendance du pays en 1962.
Début mars, un attentat à la bombe avait été déjoué à Alger après l’arrestation de trois membres d’un « groupe terroriste » à Tipaza, à l’ouest de la capitale, selon l’armée. Le terme « terroriste » est utilisé par les autorités pour désigner des islamistes armés restés actifs depuis la fin de la guerre civile (1992-2002).
Malgré la mise en œuvre en 2005 d’une charte pour la paix et la réconciliation, censée tourner la page de la « décennie noire » des années 1990 (quelque 200 000 morts), des groupes armés restent actifs notamment dans l’est du pays, où ils s’en prennent généralement aux forces de sécurité.
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