France World

Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé fixés sur leur sort mercredi par la Cour pénale internationale

https://img.lemde.fr/2021/03/30/65/0/4143/2067/1440/720/60/0/427a5ac_247152250-000-1wv8du.jpg

Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du « Monde Afrique » depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du « Monde Afrique ».

Une supportrice de Laurent Gbagbo à Abidjan, le 31 août 2020. Une supportrice de Laurent Gbagbo à Abidjan, le 31 août 2020.

Il aura fallu plus de dix-huit mois aux cinq juges de la chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) pour trancher le sort de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Mercredi 31 mars, les magistrats devront confirmer, ou non, les acquittements de l’ancien président ivoirien et de son ancien ministre prononcés mi-janvier 2019, au terme de trois ans de procès et dix ans d’une procédure émaillée d’exceptions.

En déposant son mémoire d’appel sur le bureau des juges, en septembre 2019, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait dénoncé un procès « entaché de vices ». « La décision est illégale », assurait alors la procureure, réclamant l’annulation des acquittements. Il faut dire que ce procès, dans lequel les deux accusés répondaient de crimes contre l’humanité commis entre décembre 2010 et avril 2011 en Côte d’Ivoire, s’est terminé en queue de poisson.

En janvier 2018, l’accusation appelle à la barre son dernier témoin, clôturant deux années d’auditions. La défense aurait alors dû présenter des preuves à décharge, mais les avocats de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé jugent le dossier si faible qu’ils renoncent à appeler leurs propres témoins. Les juges proposent au substitut du procureur d’ajuster ses accusations. Eric McDonald refuse la perche tendue.

Après des mois de bataille juridique, en janvier 2019, les juges prononcent l’acquittement des deux hommes. Le procureur n’a pas prouvé que ces derniers ont mis sur pied un « plan commun » ciblant les civils pro-Ouattara, l’actuel président ivoirien, dans l’objectif « de conserver le pouvoir ». Même placés bout à bout, les 82 témoignages produits ne corroborent pas la thèse de l’accusation.

Laurent Gbabgo pourra-t-il rentrer ?

« Un théorème fragile et non plausible, écrira le juge Cuno Tarfusser, reposant sur des bases instables et douteuses et inspiré par le récit manichéen et simpliste d’une Côte d’Ivoire dépeinte comme une société polarisée et divisée par une ligne précise avec, d’un côté, les pro-Gbagbo et, de l’autre, les pro-Ouattara, les premiers du sud et chrétiens, les seconds du nord et musulmans. »

Depuis leur acquittement, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont pourtant été maintenus en liberté conditionnelle. Une décision exceptionnelle qui avait provoqué la stupeur de nombreux juristes. L’ancien président réside en Belgique et ne peut quitter la région de Bruxelles sans autorisation de la CPI. Charles Blé Goudé réside, lui, aux Pays-Bas le temps de clore l’affaire.

Il vous reste 49.42% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé fixés sur leur sort mercredi par la Cour pénale internationale est apparu en premier sur zimo news.