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Angela Merkel en fin de règne, la lutte pour sa succession en Allemagne reste confuse

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La chancelière allemande, Angela Merkel, à l’issue d’une vidéoconférence avec les leaders européens, à Berlin, le 30 mars,. La chancelière allemande, Angela Merkel, à l’issue d’une vidéoconférence avec les leaders européens, à Berlin, le 30 mars,.

Cauchemardesque. A six mois des élections législatives du 26 septembre et du départ annoncé d’Angela Merkel, l’adjectif n’est pas exagéré pour décrire la situation des conservateurs allemands (CDU-CSU), plombés par leur gestion erratique de la crise sanitaire, ébranlés par plusieurs affaires de corruption et toujours sans leader ni projet pour conduire une campagne qui s’annonce chaque jour plus compliquée.

L’évolution des sondages explique leur fébrilité. Début février, la CDU-CSU était encore créditée de 35 % à 37 % des intentions de vote, soit un peu plus que son score de 2017 (33 %). Aujourd’hui, elle oscille entre 25 % et 28 %. Talonnés par les Verts (21-23 %), les conservateurs ont encore suffisamment d’avance pour espérer conserver la chancellerie. Mais si leur chute se poursuit, rien n’est exclu, y compris leur retour sur les bancs de l’opposition, ce qui serait une première depuis l’arrivée au pouvoir de Mme Merkel en 2005.

Comment reprendre la main dans un tel contexte ? Mardi 30 mars, le nouveau président de la CDU, Armin Laschet, a posé les jalons de ce qui s’apparente à une stratégie de reconquête. « On ne peut pas continuer comme ça », a-t-il martelé lors d’un discours actant le début d’une vaste consultation pour l’élaboration du programme électoral de son parti.

Fustigeant « des erreurs dans la gestion de la pandémie et des mauvaises conduites personnelles ayant contribué à ébranler la confiance envers la CDU-CSU », allusion à « l’affaire des masques », qui a poussé quatre députés à quitter le groupe depuis un mois, M. Laschet a brossé de l’Allemagne un tableau sombre, usant de mots qui auraient presque pu être ceux d’un leader de l’opposition. « L’Etat et l’administration doivent être plus numérisés, plus rapides et plus efficaces. Nous avons besoin d’un changement culturel », a-t-il martelé.

Rompre avec les années Merkel

De la part d’un homme longtemps considéré comme un fidèle de Mme Merkel, une telle sévérité était inattendue. Mais M. Laschet estime à l’évidence que le moment est venu de s’émanciper de la chancelière. Une autre phrase de son discours, mardi, a confirmé cette prise de distance : « Nous devons avoir confiance en ceux qui travaillent sur le terrain et permettre plus de liberté et de flexibilité. » Deux jours après que Mme Merkel a menacé de centraliser la gestion de la pandémie au détriment des Länder, le président de la CDU – qui dirige également le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie – ne pouvait marquer plus clairement son désaccord.

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