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Veolia refuse une négociation « sous un chantage » avec Suez

Le PDG de Veolia a rejeté mardi la forme de négociation soumise par Suez, « qui nous propose de discuter avec un pistolet sur la tempe », a-t-il accusé.

« La stratégie du conseil d’administration de Suez ne vise en rien à engager une négociation. Elle ne vise qu’à faire échouer notre offre » de rachat de l’entreprise, a affirmé le patron de Veolia Antoine Frérot, au cours d’un échange organisé par son groupe sur les enjeux de la transformation écologique.

Le numéro un du secteur de l’eau et des déchets, qui a déja acquis 29,9% de son rival auprès d’Engie, a lancé une OPA sur les actions restantes.

Face à l’opposition de Suez, qui met en garde contre une casse industrielle et sociale, Veolia propose de maintenir un Suez France, dont il céderait tous les actifs nationaux au fonds Méridiam. Mais la direction de Suez invoque la nécessité d’actifs internationaux, et a trouvé des investisseurs via les fonds Ardian et GIP.

« La direction de Suez nous demande de racheter le groupe avec un prix très élevé, et de revendre plus de la moitié des activités à deux fonds d’investissement court-termistes, des actifs partout dans le monde et parmi les plus rentables. Re-céder la moitié des actifs de Suez, ce n’est pas compatible avec mon projet industriel de création d’un grand champion, qui implique de rassembler le maximum d’activités et d’équipes », a déclaré mardi Antoine Frérot.

« J’ajoute que, quand on nous propose de discuter en nous mettant un pistolet sur la tempe, avec l’activation d’une fondation hollandaise pour empêcher la mise en place des +remèdes+ que prendra l’anti-trust sur l’eau, c’est ce que j’appelle une négociation sous un chantage. Non, il n’y a pas une volonté d’entamer une véritable discussion avec la proposition qui a été faite », a-t-il ajouté.

Suez a mis en place, au début de cette bataille, une fondation de droit néerlandais destinée à empêcher la cession de ses actifs sur l’eau, coeur de son métier.

Il a aussi obtenu une offre ferme d’Ardian–GIP au prix de 20 euros par action, contre 18 euros proposés par Veolia. Le consortium reprendrait la France, mais aussi les activités « Eau et Technologie » à l’international.

Faute d’accord à l’amiable, il reviendrait aux actionnaires de Suez d’arbitrer, à l’occasion de leur prochaine assemblée générale, attendue d’ici la fin juin.

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