Depuis 2016, la Fondation 30 Millions d’Amis apporte son soutien à la « La Ferme de Doudou » située à Agde (34) accueillant les lapins, les cochons d’Inde, les furets et les oiseaux victimes d’abandon. Cette année, une aide a été reconduite au refuge afin de contribuer aux frais vétérinaires et à l’alimentation des 247 pensionnaires. Ces derniers mois, le nombre d’animaux recueillis a explosé en raison de la reproduction incontrôlée chez des particuliers et des « dons » d’animaux provenant d’animaleries, fermées en raison de la crise sanitaire.
Ce ne sont pas de « simples peluches » ! Lapins, cochons d’Inde, hamsters ou encore furets, reptiles et oiseaux, les nouveaux animaux de compagnie (NAC) comptent également parmi les principales victimes de l’abandon. Quand ils ne sont pas jetés à la poubelle ou laissés sur le bord d’une route – au risque de terminer sous les roues d’un véhicule ou de mourir de faim – ces animaux délaissés finissent – dans le meilleur des cas – au sein de refuges, où ils sont soignés dans l’espoir de trouver une nouvelle famille. La Fondation 30 Millions d’Amis apporte son soutien à ces structures et à leurs équipes dévouées corps et âme au bien-être de leurs petits protégés, à l’instar de la Ferme de Doudou située à Agde (34).
« L’aide accordée par la Fondation 30 Millions d’Amis au titre des soins vétérinaires tombe très bien, car j’ai quatre lapines à faire opérer pour des problèmes dentaires et oculaires, confie Andrée, présidente et fondatrice de la Ferme de Doudou, qui compte quelque 247 pensionnaires à poils ou à plumes. Cela permettra également d’assurer les urgences, mais aussi de vacciner et de stériliser les nouveaux venus. » Quant au montant attribué au titre des frais alimentaires, il servira à acheter le foin de Crau constituant la base de l’alimentation des animaux. « Les parrainages financent les fruits frais – fraises myrtilles, framboises… – et les granulés complétant leur régime », précise la responsable, qui publie quotidiennement une vidéo du nourrissage de ses protégés sur la page Facebook du refuge.
Une hausse de +290 % d’animaux abandonnés au refuge !
Dans les animaleries, c’est l’animal-peluche, je prends – je jette.
Andrée, la Ferme de Doudou
Un soutien d’autant plus précieux que la situation actuelle s’avère extrêmement préoccupante. « Des dizaines de lapins et de cochons d’Inde à peine arrivés, je me prépare déjà à en accueillir d’autres… Ça n’arrête pas », s’inquiète Andrée, alors que le nombre de nouveaux pensionnaires a bondi de 290 % entre 2019 et 2020, passant de 39 à 139 animaux confiés à ses soins. « L’année passée, ce fut l’enfer », résume la Héraultaise, expliquant cette tendance par une reproduction incontrôlée des animaux au sein des particuliers peu renseignés : « Les gens prennent des couples non-stérilisés, et ils s’étonnent de se retrouver avec 40 petits sur les bras, soupire la jeune femme. Au moment du confinement, les animaleries ont préféré donner leurs NAC plutôt que de continuer à s’en occuper dans les magasins fermés au public, ce qui n’a fait qu’aggraver les choses… »
A la source des milliers de lapins, de cochons d’Inde et autres furets qui échouent dans les refuges se trouvent des « producteurs » sans scrupules, dont les pratiques de distribution se sont diversifiées avec l’essor des réseaux sociaux. « Il y a avant tout les animaleries bien sûr, mais aussi les groupes Facebook où beaucoup de ventes se font, et plus récemment sur TikTok », constate la fondatrice du refuge. Nombre de fournisseurs de ces filières sont en fait des élevages-usines, tels que celui dans lequel les équipes de la Fondation 30 Millions d’Amis étaient intervenues en décembre 2018 pour y secourir plusieurs milliers d’animaux entassés dans des batteries de cages insalubres. Parmi eux, une cinquantaine de rescapés avaient été pris en charge par la Ferme de Doudou, dont Sultane, une femelle cochon d’Inde qui se porte désormais comme un charme (photo ci-contre).
Manque de soins, mauvaise alimentation et manque d’espace
La loi ne fixe aucun espace minimum pour les NAC.
Andrée, la Ferme de Doudou
Présentés tels des objets derrière des vitrines ou en ligne, les NAC ont tendance à être perçus de la même manière par leurs maîtres. Jugeant les frais vétérinaires « trop chers », certains laissent leur animal succomber dans la souffrance plutôt que de le faire soigner. « En animalerie, c’est l’animal-peluche, je prends – je jette », fustige la responsable de la Ferme de Doudou. Mauvaise alimentation et manque d’espace sont également à déplorer. « Tous les animaux qui arrivent ici étaient dans des cages, souvent très petites. Celles vendues en animaleries font 0,5 m², pas du tout suffisant !, peste Andrée qui leur préfère les « cavy cages », des dispositifs modulables favorisant les comportements d’exploration des rongeurs et occupant une surface d’environ 2 m2. « Dans un studio, ce n’est pas l’idéal, reconnaît la Héraultaise. C’est le genre de chose qu’il faut prendre en considération avant d’accueillir un animal, tout comme les besoins propres à chaque espèce – les cochons d’Inde, par exemple vivent à deux, car ils ne supportent pas la solitude – ou encore le fait que certains ne sont pas du tout adaptés aux enfants. »
« La législation ne prévoit quasiment rien pour les NAC. Alors que les chiens doivent pouvoir bénéficier d’un espace d’au moins 5 m², aucun minimum n’est fixé pour ces espèces », regrette Andrée, estimant que la proposition de loi (PPL) visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale ne va « pas assez loin ». En effet, si le texte voté en première lecture à l’Assemblée nationale prévoit bien d’interdire la vente de chiens et de chats dans les animaleries au 1er janvier 2024, ces établissements pourront toutefois continuer à vendre des NAC… et même les faire livrer à domicile, à l’instar de cette grenouille « déballée » de son colis dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Aux sénateurs de combler ce manque, et aux acheteurs de prendre leurs responsabilités en privilégiant l’adoption réfléchie en refuge !
Note : Les animaux présents à la Ferme de Doudou (34) sont adoptables uniquement en région Occitanie. Si vous souhaitez adopter un animal, vous devez disposer d’installations suffisantes pour assurer son bien-être (liste du matériel minimum nécessaire pour les furets, les cochons d’Inde et les lapins à télécharger sur le site du refuge). Formulaire d’adoption dûment complété et pré-visite (par visioconférence en raison du contexte sanitaire) obligatoires.
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