France World

Moscou affiche son soutien à la junte birmane

https://img.lemde.fr/2021/03/29/100/0/2800/1400/1440/720/60/0/e0b575f_666068784-641750.jpg

Le vice-ministre russe de la défense, Alexandre Fomin, et le général Min Aung Hlaing, chef des forces armées birmanes, à Naypyidaw, le 26 mars 2021. Le vice-ministre russe de la défense, Alexandre Fomin, et le général Min Aung Hlaing, chef des forces armées birmanes, à Naypyidaw, le 26 mars 2021.

C’est un soutien précieux pour la junte birmane, à l’heure où sa répression sanglante des manifestations prodémocratie lui vaut isolement et réprobation internationale. Vendredi 26 et samedi 27 mars, Naypyidaw a accueilli une délégation russe de haut niveau, conduite par le vice-ministre de la défense, Alexandre Fomine.

Selon les comptes rendus qui ont été faits de cette visite, le général Fomine a rencontré vendredi le chef de la junte, Min Aung Hlaing, louant à cette occasion une Birmanie « alliée loyale et partenaire stratégique » de la Russie. Le lendemain, le militaire russe a assisté au défilé militaire organisé pour les 76 ans de la formation de l’armée birmane – un privilège rare pour un étranger –, conclu par un dîner de gala.

La chaîne de télévision de l’armée russe a consacré une large couverture à ce défilé et à la visite du général Fomine, sans jamais mentionner les troubles politiques en cours dans le pays, ni la répression. Samedi, jour de la parade, au moins 100 manifestants ont été tués par les balles des forces de l’ordre.

Officiellement, cette visite visait à répondre à la politesse du général Min Aung Hlaing, qui avait assisté, en juin 2020, à Moscou, aux célébrations des 75 ans de la victoire soviétique sur le nazisme. Difficile toutefois de ne pas voir là une marque de soutien supplémentaire, en complément de l’action de la diplomatie russe en faveur de la junte. Le 12 février, Moscou s’est opposé, comme la Chine, à une résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU condamnant l’action des militaires birmans, assurant ne voir en elle qu’une « affaire intérieure ».

Des démonstrations d’amitié vitales

Ce credo, habituel pour la Russie, en contredit toutefois un autre, celui d’un respect, au moins formel, de la légalité et de la légitimité d’un gouvernement établi, en l’occurrence celui d’Aung San Suu Kyi. Dans un entretien accordé à la télévision Dojd, un autre membre de la délégation russe, Pavel Gousev, a fait valoir que « le mot “junte” ne convient pas tout à fait », l’armée respectant, selon lui, les dispositions de la Constitution.

M. Gousev, qui est à la fois membre du conseil public auprès de l’armée russe et rédacteur en chef du quotidien Moskovski Komsomolets, a aussi estimé que les informations sur la répression militaire n’étaient « pas confirmées ». Le 10 mars, Moscou avait tout de même laissé passer une résolution onusienne condamnant la répression.

Il vous reste 29.66% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article Moscou affiche son soutien à la junte birmane est apparu en premier sur zimo news.