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Publié le : 27/03/2021 – 12:45
L’Iran et la Chine ont signé, samedi, à Téhéran, un accord de « coopération stratégique et commerciale sur vingt-cinq ans ». En discussion depuis plusieurs années, ce dernier prévoit notamment des investissements réciproques dans les différents domaines, notamment les transports, les ports, l’énergie, l’industrie et les services ».
C’est l’aboutissement de plusieurs années de discussion. L’Iran et la Chine ont conclu samedi 27 mars à Téhéran un accord de coopération stratégique et commerciale sur vingt-cinq ans.
Ce « pacte de coopération stratégique de vingt-cinq ans », dont les détails comme les grandes lignes doivent encore être dévoilés, a été signé par le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, et son homologue chinois, Wang Yi, en visite à Téhéran, a constaté un journaliste de l’AFP.
La signature de ce pacte illustre la priorité donnée aux relations avec « l’Est » – c’est-à-dire pour l’Iran des États comme la Chine, les deux Corées, l’Inde, le Japon ou la Russie – conformément à l’inflexion donnée par Ali Khamenei en 2018 en rupture avec l’un des slogans les plus populaires de la révolution iranienne de 1979 : « Ni Ouest, ni Est, République islamique. »
En discussion depuis 2016
La Chine est le premier partenaire commercial de la République islamique d’Iran et était l’un des principaux acheteurs de brut iranien avant le rétablissement, en 2018, des sanctions américaines contre le secteur énergétique iranien, qui a fait chuter les exportations pétrolières de Téhéran.
Selon les Affaires étrangères iraniennes, l’accord signé samedi est une « feuille de route complète », comportant des « clauses politiques, stratégiques et économiques » pour « vingt-cinq ans de coopération » entre l’Iran et la Chine. Pour Pékin, il s’inscrit dans son vaste projet d’infrastructures lancé avec plus de 130 pays.
La genèse du pacte irano-chinois remonte à la visite du président chinois Xi Jinping à Téhéran en janvier 2016. Téhéran et Pékin s’étaient alors engagées dans un communiqué commun « à mener des négociations pour la signature d’un accord de coopération élargie sur vingt-cinq ans » et « de coopérer et avoir des investissements réciproques dans les différents domaines, notamment les transports, les ports, l’énergie, l’industrie et les services ».
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« Le gouvernement et le peuple iraniens cherchent, comme ils l’ont toujours fait, à élargir leurs relations avec des pays indépendants et fiables tels que la Chine », avait déclaré à l’occasion Ali Khamenei, jugeant « tout à fait correct et sage » le projet sino-iranien, également présenté comme un « partenariat stratégique global ».
Climat de défiance entre Téhéran et l’Occident
Le rapprochement de Téhéran avec Pékin survient dans un climat de défiance renforcée de la République islamique vis-à-vis de l’Occident et en période de tensions entre Washington d’un côté, et Téhéran et Pékin de l’autre.
La dénonciation unilatérale par Washington en 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien et l’incapacité des Européens à aider la République islamique à contourner les sanctions américaines rétablies cette année-là ont achevé de convaincre les autorités iraniennes que l’Occident n’est pas un partenaire « digne de confiance », selon l’expression de Ali Khamenei.
En juillet 2020, une polémique avait agité les réseaux sociaux iraniens après des propos tenus par l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad pour dénoncer les négociations en cours selon lui pour « un nouvel accord de 25 ans avec un pays étranger », à l’insu du peuple.
Chahuté lors d’une intervention au Parlement, Mohammad Javad Zarif avait alors rétorqué qu’il n’y avait « rien de secret » dans les discussions en cours avec Pékin, promettant que la nation serait informée « lorsqu’un accord sera[it] conclu ».
Dans une tribune publiée par l’agence officielle Irna, Mohammad Kéchavarzadeh, ambassadeur d’Iran en Chine, note que Pékin est « le partenaire commercial de l’Iran depuis plus de dix ans ». Toutefois, constate-t-il, « l’imposition de sanctions sévères » de Washington et « des restrictions liées au coronavirus ont considérablement réduit le commerce entre les deux pays ».
Cité vendredi par l’agence Ilna, le chef de la chambre de commerce sino-iranienne à Téhéran, Majid-Réza Hariri, a ainsi indiqué que le volume des échanges commerciaux entre Pékin et Téhéran était tombé à environ « 16 milliards de dollars » en 2020, contre « 51,8milliards de dollars » en 2014.
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