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La folle semaine de la diplomatie chinoise

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Le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi , accueilli par le président iranien Hassan Rouhani à Téhéran, le 27 mars. Le ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi , accueilli par le président iranien Hassan Rouhani à Téhéran, le 27 mars.

En apparence, la semaine de Xi Jinping fut des plus classiques. Du lundi 22 au jeudi 25 mars, le président chinois était en tournée d’inspection dans la province du Fujian, au sud de Shanghaï. Au programme : visite de champs de thé, d’une entreprise publique d’optique et d’électronique, et des unités mobiles de la police militaire. La force tranquille dans toute sa splendeur.

Mais les apparences sont trompeuses. En réalité, au lendemain de la rencontre glaciale entre diplomates chinois et américains en Alaska le 18 mars, Pékin a multiplié les initiatives diplomatiques ne faisant qu’accroître les tensions avec les Etats-Unis et leurs alliés, notamment l’Union européenne (UE).

A Anchorage, la Chine avait été ulcérée de voir l’équipe Biden se considérer suffisamment en position de force pour lui faire la leçon. Tout au long de la semaine, la Chine n’a eu de cesse de lui montrer que cette époque était révolue. Surtout que, lundi 22 mars, l’UE puis, de façon coordonnée la Grande-Bretagne, le Canada et les Etats-Unis, ont annoncé des sanctions contre une entreprise et quatre responsables de la répression systématique contre les musulmans ouïgours au Xinjiang. Le symbole est fort mais limité. Le secrétaire du Parti communiste chinois (PCC) dans le Xinjiang, Chen Quanguo, principal responsable de ce que certains appellent « un génocide » est épargné. Sans doute parce qu’il est membre du Bureau politique du PCC. Malgré cela, la réponse de Pékin marque une véritable escalade de la tension.

Offensive chinoise

La Chine sanctionne pas moins de vingt-deux personnes : dix Européens (élus et experts du Xinjiang), neuf Britanniques (essentiellement des élus conservateurs et des universitaires), deux membres de la Commission américaine sur les libertés religieuses internationales et un parlementaire canadien. Neuf organisations sont également sanctionnées : quatre en Europe, quatre en Grande-Bretagne et une au Canada.

Comme par hasard, dans le même temps, des internautes chinois se sont souvenus qu’il y a plusieurs mois, des entreprises occidentales avaient indiqué ne plus se fournir en coton du Xinjiang et ont appelé au boycottage de marques tel que H&M, Nike, Adidas, Uniqlo ou Burberry. Si les autorités affirment ne pas être à l’origine de ce mouvement, elles le soutiennent clairement. Les géants de l’Internet chinois sont allés jusqu’à faire disparaître leurs noms des cartes en ligne.

Sur la question des droits de l’homme, non seulement la Chine n’entend plus être sur la défensive mais compte bien se montrer plus offensive. « Les sanctions sont aussi un moyen pour la Chine de prendre davantage l’initiative dans le domaine des droits de l’homme au niveau international et d’exprimer plus vigoureusement nos propres valeurs et nos discours sur les droits humains », explique un expert interrogé par le quotidien chinois Global Times. Mardi, Wang Yi, le ministre des affaires étrangères et son homologue russe, Sergueï Lavrov, en visite en Chine, ont d’ailleurs dénoncé de concert l’utilisation des droits de l’homme « comme excuse pour intervenir dans les affaires intérieures d’autres pays » .

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