La dette publique s’est envolée en France l’an dernier à 115,7% du produit intérieur brut (PIB) et le déficit s’est creusé à 9,2%, soit son niveau « le plus élevé depuis 1949 », résultat d’une crise sanitaire et économique inédite, a indiqué l’Insee aujourd’hui. Le déficit est toutefois mais moindre que redouté par le gouvernement à la faveur d’une contraction économique moins forte que prévu, montrent les statistiques publiées vendredi par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
La dette atteint ainsi 2.650,1 milliards d’euros et le déficit 211,5 milliards d’euros. La dérive des finances publiques est un peu moins importante que ce à quoi s’attendait le gouvernement, qui tablait sur un déficit de 11,3% et une dette d’environ 120%. En 2019, avant la crise, la dette s’affichait à 97,6% du PIB et le déficit à 3,1%. Pour 2021, le gouvernement prévoit un déficit à 6,7% du PIB et à ce que la part de l’endettement grimpe à 116,2% du PIB français. Des prévisions actualisées sont attendues pour le mois d’avril.
« Les 18 points de dette supplémentaires en 2020 sont la traduction de la baisse d’activité de l’économie française et de l’effort de protection considérable de nos salariés et de nos entreprises », a commenté Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances.
Rembourser dès que l’activité économique sera redressée
Mais la pandémie de Covid-19 a fait plonger l’économie française, avec une récession de 8,2% en 2020, et poussé le gouvernement à soutenir massivement l’économie pour éviter les faillites d’entreprises, privées d’activité par les restrictions sanitaires, et les suppressions d’emplois.
Les dépenses des administrations publiques (Etat, collectivités et Sécurité sociale) ont ainsi bondi de 5,5%, soit +73,6 milliards d’euros, tirées notamment par la hausse des prestations sociales, des rémunérations dans le secteur hospitalier et les aides débloquées pour les entreprises.
En parallèle, le repli de l’activité a creusé le niveau des recettes, qui reculent de 5%, soit -63,1 milliards d’euros, du fait de moindres revenus issus des impôts et des cotisations sociales.
« La progression des dépenses et la contraction des recettes sont plus prononcées qu’en 2009 », au moment de la crise financière, souligne l’Insee. « Les recettes avaient alors diminué de 3% et les dépenses avaient augmenté de 4,1% » pour un déficit de 7,2%, a ajouté l’Institut nationale de la statistique.
« Quand l’activité économique se sera redressée, nous devrons commencer à rembourser cette dette suivant la stratégie que nous avons définie : croissance, maîtrise des dépenses publiques et réformes de structure. »
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