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Du bout des lèvres, ils ont dit oui. Alors qu’ils se réunissaient (virtuellement) jeudi 25 mars, les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont, implicitement, reconnu la nécessité de renforcer le mécanisme de contrôle des exportations de vaccins hors de l’Union européenne (UE), comme le souhaite la Commission.
Dans les conclusions publiées par le Conseil à l’issue de leur réunion, ils sont restés allusifs et n’ont, à aucun moment, évoqué les conditions de ce durcissement. Mais en actant « l’importance (…) du recours à des autorisations d’exportation », les Vingt-Sept les ont, finalement, validées.
La veille, Ursula von der Leyen, la présidente de l’exécutif communautaire, avait étoffé le dispositif en place depuis le 1er février. Non seulement, celui-ci doit être utilisé contre les laboratoires qui ne respectent pas leurs engagements vis-à-vis des Vingt-Sept – comme il l’a déjà été pour empêcher AstraZeneca d’exporter 250 000 doses vers l’Australie. Mais il doit aussi tenir compte de la situation des pays vers lesquels l’industriel compte expédier ses doses : si celui-ci est totalement fermé, et qu’il y a donc un manque de « réciprocité », ou s’il a plus vacciné que les Européens (auquel cas, il y a un sujet de « proportionnalité »), alors la transaction peut aussi être interdite.
Bruxelles peut interdire des exportations
En ligne de mire de ces nouvelles dispositions, le Royaume-Uni. Aucune dose n’a en effet quitté les îles britanniques, alors que, depuis le 1er décembre 2020, 21 millions de vaccins (pour l’essentiel Pfizer-BioNTech) y ont été exportés à partir du sol européen, représentant les deux tiers des 32 millions d’injections qui ont été réalisées outre-Manche.
Or, le contrat qu’a signé AstraZeneca avec la Commission prévoit que les deux usines britanniques de l’industriel soient mises à contribution pour servir le marché européen. Rien n’empêche donc, désormais, Bruxelles d’interdire des exportations de vaccins Pfizer-BioNTech outre-Manche.
« Von der Leyen n’avait pas prévenu les Etats membres avant de faire sa proposition, ce qui a contribué à les énerver », relate un diplomate. Sur le fonds, les pays qui hébergent une industrie pharmaceutique, ou de tradition libérale – comme l’Irlande, la Belgique, les Pays-Bas ou la Suède – n’ont pas non plus apprécié la proposition de la Commission. Et ils n’ont pas manqué de faire part de leurs réticences jeudi. Le premier ministre suédois, Stefan Löfven, s’est montré particulièrement vindicatif, évoquant les risques que ce mécanisme génère une « guerre commerciale », alors qu’aucun pays, ni continent, n’est autonome pour la production de vaccins.
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