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Publié le : 25/03/2021 – 11:54
Les rugbymen français peuvent gagner, vendredi 26 mars, le Tournoi des Six nations, à trois conditions impératives : battre l’Écosse, inscrire au moins quatre essais pour obtenir un point de bonus et s’imposer avec plus de 20 points d’écart. Un défi de taille qui peut permettre à ce groupe talentueux de décrocher une première consécration.
Raphael Ibanez célébrant, les bras tendus vers le ciel, une large victoire des Bleus sur l’Écosse au Stade de France. Cette scène s’est déjà produite en 2007, lorsqu’il était le capitaine des Bleus et que l’équipe de France avait réussi à battre les Écossais avec une différence de 27 points (46-19). Il lui en fallait alors au moins 24. Et cet écart final avait permis au XV de France de remporter le Tournoi des Six Nations à la différence de points devant l’Irlande.
Quatorze ans plus tard, Raphael Ibanez sera vendredi soir en tribunes au Stade de France pour suivre le match entre la France et l’Écosse, une rencontre initialement prévue le 28 février et reportée à cause d’un cluster au sein du groupe France. Ibanez, désormais manager des Bleus, a notamment participé à la gestion de ce délicat dossier Covid-19.
Il a de nouveau joué un rôle important cette semaine en transmettant son expérience auprès des Bleus. Il a pu leur livrer de précieux conseils à l’approche d’un match qu’il ne suffit pas de gagner.
Pour réussir à décrocher la première place du classement final du Tournoi des Six Nations devant le pays de Galles, les Français doivent impérativement réunir trois conditions : gagner face à l’Écosse ; avec un point de bonus offensif (octroyé pour 4 essais inscrits) et avec une différence de plus de 20 points.
L’écart au score sera dans les têtes jusqu’au coup de sifflet de final. « Avec cette donnée supplémentaire, c’est forcément beaucoup plus difficile à gérer », explique à France 24 l’ancien troisième ligne international Serge Betsen. L’ancien « sécateur » du XV de France était lui aussi sur la pelouse du Stade de France le 17 mars 2007. Et s’il se souvient avoir souvent regardé le score sur le tableau électronique, il ne sait plus vraiment qui était chargé de faire les comptes au sein de l’équipe.
« Il y a forcément des joueurs plus lucides que d’autres. On avait les messages des entraîneurs qui nous tenaient au courant. L’important, c’est de surtout ne pas se prendre la tête et de ne pas vouloir en faire trop », explique Serge Betsen. Les Bleus devront donc veiller vendredi à ne pas trop se précipiter face aux Écossais. « Plus ils auront le contrôle de ce qu’il veulent faire, plus il y aura de sérénité sur le terrain », analyse l’ancien international en insistant sur le respect du cadre mis en place cette semaine par les entraîneurs.
« Une génération de joueurs décomplexés »
Cinq changements ont été opérés par le sélectionneur Fabien Galthié pour le match face au XV du chardon, après la victoire pleine de panache face au Pays de Galles (32-30), samedi dernier : Romain Ntamack prend la place à l’ouverture de Matthieu Jalibert, blessé contre les Gallois, Arthur Vincent celle de Teddy Thomas, Anthony Jelonch supplée Dylan Cretin en troisième ligne et la nouvelle deuxième ligne sera composée de Bernard Leroux et Swan Rebbadj, pour la première fois titulaire chez les Bleus.
Fabien Galthié a profité de l’annonce de la composition pour rappeler que l’adversaire de vendredi ne venait pas se promener au Stade de France. « L’Écosse ne peut plus jouer le titre, mais elle peut encore terminer deuxième de cette compétition, ce qui serait son meilleur classement depuis son dernier titre en 1999 », a-t-il expliqué mercredi.
Pour tenter de les faire plier, les joueurs français compteront sur un important capital confiance gagné lors de leur match face aux Gallois, une rencontre qu’ils ont gagnée à la dernière minute sur un essai marqué par l’arrière Brice Dulin, désigné homme du match. Ils ont fait preuve d’une incroyable abnégation pendant les 10 dernières minutes, alors qu’ils étaient menés de 10 points.
Ce succès témoigne de la force de ce caractère de ce groupe, bien décidé à ne rien lâcher jusqu’au bout. Dans un discours filmé par la Fédération française de rugby avant le match contre les Gallois, le capitaine Charles Ollivon avait d’ailleurs annoncé la couleur à ses coéquipiers : « Ils ne vont rien nous filer les Rouges. […] On va aller se le chercher. Mais on est prêts à cela », lance dans cette vidéo le « prince » Charles à ses sujets réunis dans les vestiaires.
« Il s’agit d’une génération de joueurs décomplexés, qui n’ont pas peur et connaissent leurs forces. Ils savent exactement ce qu’ils veulent », assure Serge Betsen, qui a eu l’occasion de passer du temps avec eux lors de la Coupe d’automne à Londres.
Installé en Angleterre depuis une dizaine d’années, Serge Betsen mise sur ce groupe pour le mettre à l’abri des sarcasmes et des critiques contre le XV de France qu’il a beaucoup entendus dans un passé récent outre-Manche. « Je vois déjà la différence. Je pense que le monde du rugby anglo-saxon a pris conscience que ces joueurs français ont beaucoup de talent », analyse-t-il. Et la victoire finale dans le Tournoi2021 leur permettrait de commencer à se forger un glorieux palmarès.
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