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Pyongyang cherche, par le tir, jeudi 25 mars, de deux engins « non identifiés », selon l’état-major interarmées sud-coréen, à établir au préalable un rapport de force avec Washington, alors que la nouvelle administration américaine doit présenter la semaine prochaine les grandes lignes de son approche de la question nucléaire nord-coréenne. S’il s’agit bien, comme l’affirme Tokyo, d’essais de missiles balistiques intercontinentaux, en violation des résolutions de l’ONU, le message est clair. Au cours du week-end, Pyongyang a déjà tiré deux missiles à courte portée. « Il y aura des réponses s’ils choisissent l’escalade », a déclaré Joe Biden jeudi, se disant également « préparé à une certaine forme de diplomatie, mais soumise à la condition de la dénucléarisation ».
Des panneaux dénonçant les Etats-Unis et la Corée du Sud, appelée à « faire preuve de dignité et d’indépendance » à l’égard de l’allié américain, étaient réapparus depuis une semaine à Pyongyang à la suite de l’avertissement adressé à Washington par Kim Yo-jong, influente sœur du dirigeant Kim Jong-un, de ne pas « répandre une odeur de poudre » (une référence aux manœuvres annuelles conjointes des forces américaines et sud-coréennes qui se sont achevées le 16 mars), au risque de s’attirer « une riposte à en perdre le sommeil ».
La mise en garde de Kim Jo-yong a coïncidé avec la rencontre, à Tokyo puis à Séoul du 15 au 18 mars, du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et du secrétaire à la défense Lloyd Austin avec leurs homologues japonais et sud-coréens. Cette rencontre 2 + 2 (la première en cinq ans) visait à renforcer l’alliance tripartite (Corée du Sud, Etats-Unis, Japon) et à adresser un message de fermeté à la Chine et à la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
Ligne dure américaine
Le communiqué commun américano-sud-coréen n’est guère innovant (importance d’une « présence stable » des forces américaines au Sud, maintien des sanctions internationales à l’encontre de la RPDC et dénucléarisation de celle-ci). Une ligne dure loin des attentes du président sud-coréen Moon Jae-in, cheville ouvrière des deux sommets entre Kim Jong-un et Donald Trump, qui reste favorable à une reprise des pourparlers en dépit de l’échec du second sommet à Hanoï en 2019 et de la détérioration des relations intercoréennes à la suite du dynamitage du bureau de liaison Nord-Sud à Kaesong (RPDC) en juin 2020.
L’approche américaine ne satisfait pas non plus Kim Jong-un, qui, lors du 8e Congrès du Parti du travail en janvier 2021, a rappelé qu’il n’est pas disposé à reprendre des négociations avec les Etats-Unis tant que ses demandes de réciprocité ne sont pas satisfaites.
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