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En Israël, « l’ère Nétanyahou n’est pas sans rappeler celle de Viktor Orban en Hongrie »

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Tribune. Avec les élections législatives qui viennent d’avoir lieu, la société israélienne, une fois encore, a fait preuve de sa vitalité. Malgré une baisse de quatre points du taux de participation, le processus électoral s’est déroulé dans de bonnes conditions, et les Israéliens dans leur diversité se retrouveront largement représentés à la Knesset. La démocratie israélienne est-elle pour autant en bonne santé ? Rien n’est moins sûr. Le bon fonctionnement d’une démocratie ne se réduit pas à des procédures, elle suppose un système d’équilibres et de contrepoids, le respect des droits fondamentaux des minorités, et des règles non écrites de retenue et de modération.

Or, jamais ces valeurs n’ont été aussi ouvertement contestées que depuis l’accession au pouvoir, en 2009, de l’alliance de partis de droite et d’extrême droite conduite par Benyamin Nétanyahou.

Voix d’opposition réduites au silence

Pendant ces douze années de règne sans partage, la démocratie israélienne n’a cessé de subir des assauts. La coalition au pouvoir a tenté de remettre en cause les avancées démocratiques des années précédentes. Sans attaquer le principe d’élections libres, elle s’emploie à réduire au silence les voix qui s’opposent à l’occupation [illégale en Cisjordanie], ou qui dénoncent les atteintes aux droits de l’homme dans les territoires [palestiniens]. Les ONG ont été l’objet d’attaques incessantes visant à les priver de leurs sources de financement. Des lois se sont multipliées, affirmant la prééminence du caractère juif de l’Etat au détriment de la minorité arabe.

« Avec l’offensive contre la Cour suprême l’intention affichée de la droite nationaliste et religieuse est bel et bien d’en finir avec le contrôle de la constitutionnalité des lois »

La loi fondamentale de l’Etat-nation du peuple juif constitue l’apogée de cette offensive. Elle affirme que cette terre appartient au seul peuple juif, que lui seul peut s’y autodéterminer. Les notions de démocratie et d’égalité en sont absentes. La Cour suprême elle-même est sur la sellette, priée de s’effacer devant le pouvoir des « élus du peuple ». Des tentatives répétées visent à priver les juges de leur pouvoir de contrôle de la constitutionnalité des lois.

La droite nationaliste et religieuse entend réaffirmer les droits historiques du peuple juif sur tout l’espace qui s’étend de la Méditerranée au Jourdain, au détriment des Palestiniens, mais également des Arabes d’Israël. Elle rejette l’idée d’un modus vivendi avec les Arabes. Il n’est pas question de rassembler, de pacifier ou de réconcilier. L’infériorité des Arabes doit être actée, indiscutable, irréversible. Plus un pouce de territoire ne sera rétrocédé et la colonisation sera poursuivie.

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