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Au Liban, « des traitements cruels et discriminatoires » sont fustigés par Amnesty international. Dans un nouveau rapport publié mardi 23 mars, l’organisation internationale a dénoncé des détentions arbitraires et « des actes de torture » infligés au Liban à une vingtaine de réfugiés syriens.
Elle détaille les cas de 26 Syriens – dont quatre mineurs et deux femmes – détenus de quelques mois à plusieurs années entre 2014 et aujourd’hui pour des accusations « liées au terrorisme ». Parmi eux, six hommes sont encore derrière les barreaux.
A l’exception d’un seul cas, les réfugiés interrogés ont rapporté « des actes de torture » pendant les interrogatoires ou leur détention, assure Amnesty, pointant du doigt les renseignements militaires, la sûreté générale et le ministère libanais de la défense. Certains détenus ont assuré avoir été suspendus par les poignets, d’autres rapportent des « passages à tabac au moyen de barres de fer, de câbles électriques et de tuyaux en plastique ».
« Quatre hommes ont affirmé avoir été battus sur leurs “parties sensibles” » (génitales), souligne le rapport, et quatre détenus ont raconté « s’être évanouis » sous l’effet des coups. « Les détenus ont dit avoir subi certaines des techniques de torture couramment utilisées dans les prisons syriennes », déplore Amnesty.
Des détentions et arrestations « arbitraires »
Les arrestations ont souvent eu lieu après 2014, quand la guerre en Syrie voisine débordait au Liban. Le groupe Etat islamique (EI) et le Front al-Nosra (ex-branche d’Al-Qaïda en Syrie) avaient envahi la ville libanaise frontalière d’Aarsal (est), capturant soldats et policiers. L’armée libanaise et le mouvement chiite Hezbollah avaient alors lancé des opérations militaires.
Tout en reconnaissant que « les membres des groupes armés » doivent rendre des comptes, Amnesty reproche aux autorités libanaises « un mépris total pour le droit international relatif aux droits humains ». Amnesty assure avoir contacté les ministres libanais de l’intérieur, de la défense et de la justice pour une réaction à son enquête.
Outre la torture, l’organisation évoque des détentions et arrestations « arbitraires », parfois sur la base de « rapports fournis par des informateurs ou le contenu d’un téléphone portable ». « Dans neuf cas, le simple fait d’exprimer une opposition politique au gouvernement syrien a été considéré comme une preuve justifiant une inculpation pour des chefs de terrorisme », déplore Amnesty. Au moins quatorze détenus ont dit à Amnesty qu’ils avaient « “avoué”, après avoir été torturés ou menacés ».
Le Liban dit accueillir 1,5 million de Syriens, dont près d’un million de réfugiés. Neuf sur dix vivent dans une pauvreté extrême, selon l’ONU, et des organisations dénoncent régulièrement les discriminations dont ils sont victimes.
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