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Covid-19 : le défi de la vaccination dans les pays pauvres et instables

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Une camionnette transporte les vaccins AstraZeneca, fabriqués sous licence par le Serum Institute of India, à l’aéroport international de Tribhuvan, à Katmandou, au Népal, le 21 janvier 2021. Une camionnette transporte les vaccins AstraZeneca, fabriqués sous licence par le Serum Institute of India, à l’aéroport international de Tribhuvan, à Katmandou, au Népal, le 21 janvier 2021.

Pour faire reculer la pandémie de Covid-19 dans un pays pauvre comme l’Afghanistan, il faut bien plus que des doses de vaccin. Après en avoir reçu quelques premières centaines de milliers début février, la nation de 40 millions d’habitants doit les inoculer à sa population. Un immense défi, alors que la moitié du territoire est contrôlée par l’insurrection talibane, que les deux tiers des Afghans vivent sous le seuil de pauvreté et que les dépenses de santé ne dépassent pas 5 dollars (4 euros) par habitant, contre 11 000 dollars aux Etats-Unis.

« Nous ne nous attendons pas à un miracle, mais nous devons faire de notre mieux pour mettre en œuvre cette campagne de manière juste », a lâché, un brin résigné, le ministre afghan de la santé, Waheed Majroh, lors du lancement de la campagne de vaccination, le 23 février. Deux militaires en treillis s’étaient alors fait vacciner dans la salle d’honneur du palais présidentiel, devant les caméras de télévision et un gouvernement réuni au complet. En Afghanistan, comme dans de nombreux pays à bas revenus, il est difficile de cibler en priorité les populations âgées, en l’absence d’un recensement fiable. Les militaires, les journalistes et le personnel médical y ont toutefois été déclarés prioritaires.

Les pays pauvres et en conflit ne manquent pas seulement de doses, mais de moyens pour vacciner leurs populations. Dans un rapport d’audit mené auprès de 128 pays à bas et moyens revenus, publié jeudi 18 mars, la Banque mondiale constate que 85 % des répondants ont élaboré des plans de vaccination, 68 % ont mis en place des systèmes d’alerte sur d’éventuels effets indésirables, mais « 30 % seulement ont planifié une formation à grande échelle des personnes chargées de la vaccination et 27 % ont élaboré des stratégies de mobilisation sociale et d’information auprès de la population, pour l’inciter à se faire vacciner ».

Conservation et distribution

On croyait les pays pauvres rompus aux campagnes de vaccination. Mais celle contre le Covid-19 ne ressemble à aucune autre, à commencer par sa taille. Injecter des doses à des millions d’habitants en quelques mois demande des efforts logistiques importants. « La chaîne d’approvisionnement est souvent satisfaisante à l’échelle nationale ou régionale, mais elle montre des signes de faiblesse au niveau des districts », explique Mamta Murthi, vice-présidente du développement humain à la Banque mondiale.

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