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Covid-19 : en Belgique, la révolte des ministres régionaux de l’éducation

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Le vice-premier ministre et ministre de la santé publique et des affaires sociales Frank Vandenbroucke arrive pour une réunion du Kern, une réunion restreinte des ministres à Bruxelles, le 19 mars 2021 Le vice-premier ministre et ministre de la santé publique et des affaires sociales Frank Vandenbroucke arrive pour une réunion du Kern, une réunion restreinte des ministres à Bruxelles, le 19 mars 2021

Cruel dilemme pour les autorités belges face à une hausse des contaminations et des hospitalisations qui laisse présager l’arrivée, ici aussi, d’une troisième vague de la pandémie de Covid-19 : faut-il envisager des mesures supplémentaires, voire une fermeture, pour les écoles, ou viser surtout les entreprises, quitte à aggraver une crise déjà très coûteuse ?

Le royaume semblait avoir évité le pire et évoquait même un plan progressif de déconfinement mais, depuis quelques jours, tous les paramètres sont négatifs. Ils seraient même « extrêmement préoccupants », jugeait, lundi 22 mars, le ministre fédéral de la santé, Frank Vandenbroucke. En l’espace d’une semaine, les contaminations ont bondi de 42 %, et le chiffre des admissions à l’hôpital égale les records de la fin novembre.

C’est en deux endroits, les écoles et le milieu du travail, que se répand le virus, indiquait, vendredi 19 mars, le premier ministre, Alexander De Croo. Qui, comme son collègue en charge de la santé, prônait dès lors une fermeture des établissements scolaires. Avec l’objectif de – peut-être – les rouvrir complètement, à l’issue des vacances de Pâques, soit le 19 avril.

Problème : les ministres des trois communautés compétentes pour l’éducation (francophone, néerlandophone et germanophone) s’y sont opposés, soulignant les nombreux dégâts constatés au bout d’un an de restrictions pour les écoles : décrochages, démotivation des élèves et des enseignants, problèmes psychiques parfois très graves, confirmés dans de nombreux services d’urgences pédopsychiatriques.

A l’issue d’un débat houleux au sein d’un Comité de concertation, qui réunit tous les niveaux de pouvoir, le 19 mars, le premier ministre a lancé un ultimatum : puisque les trois ministres refusaient de fermer les écoles, ils étaient priés de présenter des mesures alternatives suffisamment convaincantes. Les mesures de distanciation, le traçage et le dépistage sont déjà très largement appliqués en milieu scolaire. On ne compte, du côté francophone, que 95 classes fermées dans 2 500 établissements, souligne la ministre Caroline Désir.

Soudain sur la même ligne que son homologue Ben Weyts, un nationaliste flamand, cette responsable socialiste souligne qu’en focalisant l’attention sur les écoles le gouvernement fédéral veut, en réalité, s’épargner un débat sur la (re)fermeture d’une série de commerces et de métiers dits « non essentiels ». Les responsables des communautés soulignent aussi que le télétravail, en principe obligatoire partout où il est possible, n’est plus pratiqué dans beaucoup d’entreprises – 40 % d’entre elles seraient en infraction.

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