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Au Palais présidentiel, Ekaterini Sakellaropoulou, 64 ans, a pris ses marques au milieu d’une bibliothèque du XIXe siècle et de tableaux glorifiant le philhellénisme : au coin de son bureau, trônent des plantes vertes et l’aire de jeu de Calypso, son chat de quelques mois, adopté sur l’île de Karpathos. Première femme élue à la présidence hellénique, l’ex-présidente du Conseil d’Etat s’était distinguée pour ses valeurs progressistes : elle avait notamment soutenu la suppression de la mention de la religion sur les cartes d’identité grecques au début des années 2000 et une loi permettant aux enfants nés de parents étrangers, mais ayant effectué la majorité de leur scolarité en Grèce, d’obtenir la nationalité grecque. Un an après sa nomination, le 13 mars 2020, Ekaterini Sakellaropoulou fait le bilan de cette année particulière jalonnée par la crise sanitaire, les tensions avec la Turquie et le défi de l’accueil des réfugiés en Europe.
Vous êtes la première femme à accéder à la présidence en Grèce et vous provenez de la société civile. Votre nomination était-elle inattendue ?
J’ai été très surprise de ma nomination. Je n’appartiens pas à la classe politique mais, ce qui a sans doute guidé le choix du premier ministre qui m’a proposée comme candidate, c’est que j’ai été juge pendant trente-huit ans. Le Conseil d’Etat que j’ai présidé se prononce sur tous les grands sujets politiques du pays, et cela a été une expérience précieuse qui m’a guidée dans ce nouveau rôle de présidente.
La société grecque voulait aussi être témoin d’un changement à la tête du pays et a été très contente de voir qu’une femme accède enfin à un poste politique de premier rang. De nombreuses femmes grecques ont été émues et m’écrivent. Elles voient en ma nomination un symbole que les femmes peuvent désormais réussir dans tous les domaines. Il y a encore de nombreuses batailles à mener pour l’égalité entre les hommes et les femmes en Grèce mais il y a des progrès. Il aura fallu la fin des années 1950 pour qu’une femme siège au Conseil d’Etat, et 2018 pour que je devienne la première présidente de la plus haute instance judiciaire du pays. Désormais, dans les métiers de justice, les femmes sont majoritaires.
La pandémie de Covid-19 a bouleversé cette année particulière pour vous. Comment avez-vous vécu cette crise sanitaire ? Comment votre pays a-t-il géré cette situation inédite ?
Avec la pandémie, mes déplacements ont été restreints. Une des initiatives que j’ai prises quand j’ai été nommée a été de créer des comptes pour la présidence sur tous les réseaux sociaux pour faciliter la communication avec les citoyens. Le président en Grèce ne fait ni ne poursuit une politique, cela relève du gouvernement. Mais sur des sujets comme la culture, l’environnement, les droits de l’homme, j’essaie de faire passer des messages et cela passe désormais aussi par les nouvelles technologies.
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L’article Ekaterini Sakellaropoulou, présidente de la Grèce : « La solidarité entre Etats, mais aussi envers les réfugiés, est essentielle » est apparu en premier sur zimo news.