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Tribune. Alors qu’elles étaient les bienvenues pour favoriser le développement industriel de l’empire du Milieu dans les années 2000, les entreprises européennes connaissent maintenant de plus en plus de difficultés pour pénétrer le marché chinois. Mais ces difficultés ne sont pas simplement liées à un protectionnisme agressif destiné à protéger le développement des champions nationaux en leur réservant le marché intérieur, comme on l’imagine volontiers.
Dans beaucoup de secteurs, la Chine n’a plus besoin de mesures protectionnistes, mais au contraire de « normaliser » son économie pour exploiter pleinement les opportunités du multilatéralisme mondial. Notre enquête menée auprès de nombreux industriels décrit une nouvelle phase, plus complexe, de l’évolution économique de la Chine.
Gages apparents de « libéralisation »
Cette évolution résulte certes en partie de la stratégie chinoise d’amélioration de son image sur la scène internationale, en donnant des gages apparents de « libéralisation ». Mais ses champions nationaux ont aussi véritablement besoin d’un cadre compétitif propice aux innovations plutôt que d’un blocage de la concurrence, d’où la nécessité d’un certain libéralisme économique.
Ces dernières années, la Chine a connu des évolutions juridiques. Les verrous habituels auxquels étaient confrontés nos industriels ont progressivement sauté, devenus obsolètes. Là où une entreprise devait s’associer dans un joint-venture avec un partenaire chinois majoritaire pour pouvoir vendre en Chine, cette obligation ne s’applique plus que pour certains secteurs stratégiques.
Alors qu’auparavant les Européens ne possédaient aucun moyen de défendre leur droit à la propriété intellectuelle, des jugements leur ont donné raison contre des Chinois, et les dommages et intérêts ont été déplafonnés. L’économie chinoise a changé : elle n’est plus (seulement) fondée sur l’imitation de produits européens et américains, mais sur l’innovation locale. Et cette innovation, les Chinois eux-mêmes demandent de pouvoir la protéger et la stimuler en libéralisant les secteurs matures.
Marchés de niche
Cette ouverture ne rend pourtant pas le marché chinois plus facile d’accès pour des entreprises occidentales. Notre étude nous a permis de classer en la matière les secteurs de l’économie chinoise en quatre types, selon deux critères :
– l’importance stratégique qui lui est accordée par le gouvernement chinois ;
– la part de ce secteur attribuée à des entreprises chinoises.
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