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« Les chiffres qui circulent sont fous, terrifiants. Je ne sais pas s’ils sont exacts, mais j’ai décidé de m’autoconfiner sans attendre les consignes des autorités », confie au Monde, jeudi 18 mars, le biologiste Jeffrey Noro, habitant de Port Moresby. La capitale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG) est confrontée, depuis la mi-février, à une explosion des cas de Covid-19. Selon le premier ministre, James Marape, le nombre de Papousiens contaminés pourrait bientôt atteindre « une personne sur trois ou sur quatre ».
Il s’agit d’une estimation, à la louche. Dans ce pays qui n’a pas réussi à recenser précisément sa population depuis vingt ans – il compterait entre 8 et 9 millions d’habitants selon les sources – et qui a réalisé moins de 60 000 tests depuis le début de la pandémie, impossible d’avoir des données fiables. Sur le papier, l’archipel n’a enregistré que 3 085 cas depuis le début de la pandémie, dont les deux tiers ces sept dernières semaines, et 36 décès.
En réalité, le nombre de malades pourrait être infiniment plus important. Ainsi, dès le 8 mars, le responsable de l’autorité papouasienne de surveillance des pandémies, David Manning, se disait « alarmé » par les chiffres de la surmortalité dans l’ensemble du pays. « Dans la plupart des cas, nous ne connaissons pas encore la cause de ces décès, mais on ne peut pas écarter la possibilité que le Covid-19 puisse être responsable d’une partie d’entre eux », précisait-il. Ces derniers jours, dans les hôpitaux de Port Moresby, entre 40 % et 50 % des femmes enceintes, automatiquement testées lors de leur admission, ont reçu des résultats positifs.
Capacités hospitalières « limitées »
« Restez dans vos provinces, restez dans vos villages, restez dans vos districts, a exhorté, mardi, James Marape. [Le virus] est hors de contrôle (…), nous devons le contenir. » Jeudi, son gouvernement a annoncé qu’il allait limiter les déplacements non essentiels, rendre le port du masque obligatoire et fermer les écoles. Des confinements locaux sont également prévus, notamment dans la capitale, où la population devra rester chez elle, sauf « pour raisons médicales, professionnelles ou commerciales ».
Dans ce pays pauvre du Pacifique, tous les observateurs craignent un effondrement du système de santé. « Les capacités hospitalières sont très limitées, avec des infrastructures usées voire délabrées et peu de personnel médical », souligne Alexandre Dayant, spécialiste de la région Pacifique au Lowy Institute. L’ensemble de l’archipel ne compte que 500 médecins et 4 000 infirmiers. Dans la capitale, il n’y a que six lits équipés de respirateurs.
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