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Et maintenant, cap sur Berlin. Cinq jours après leurs succès dans le Bade-Wurtemberg et en Rhénanie-Palatinat, les Verts allemands ont dévoilé, vendredi 19 mars, le programme par lequel ils comptent séduire les électeurs dans l’espoir d’entrer au gouvernement après les législatives du 26 septembre et le départ d’Angela Merkel de la chancellerie.
« Avec ce programme, nous souhaitons offrir au pays une cure de vitamines », a résumé Robert Habeck, le coprésident du parti, en présentant ce document de 134 pages, depuis Berlin, lors d’une conférence de presse virtuelle.
Concrètement, cette « cure de vitamines » doit prendre la forme d’une « offensive en termes d’investissements ». Evaluée à 50 milliards d’euros, celle-ci doit permettre à l’Allemagne de rattraper son retard en matière d’accès au haut débit ainsi que la doter d’« infrastructures neutres sur le plan climatique », que ce soit par l’extension de son réseau ferroviaire ou la multiplication des bornes de recharge pour les véhicules électriques.
Afin de financer ces dépenses d’investissement, qui représenteraient le double de celles engagées par l’actuel gouvernement de « grande coalition » rassemblant les conservateurs (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD), les Verts proposent de revenir sur le principe constitutionnel du « frein à la dette ». Inscrit en 2009 dans la Loi fondamentale, ce dispositif interdit à l’Etat fédéral de s’endetter à plus de 0,35 % du produit intérieur brut (PIB) annuel. Levé en 2020 et 2021 pour faire face aux dépenses exceptionnelles entraînées par l’épidémie de Covid-19, il est aujourd’hui l’objet d’un débat entre ceux qui souhaitent le réformer voire l’abolir, et ceux qui entendent le rétablir aussi vite que possible.
Marge de négociation
En se rangeant dans le camp des premiers, les Verts allemands laissent ouverte l’hypothèse d’une alliance gouvernementale avec le SPD et le parti de gauche Die Linke. Pour autant, leur position ne rend pas inenvisageable une coalition avec les conservateurs. Certes, ces derniers restent officiellement fidèles au dogme de l’orthodoxie budgétaire. Mais le récent plaidoyer du numéro deux de la chancellerie fédérale, Helge Braun (CDU), en faveur d’une suspension du « frein à la dette » a montré qu’une partie de la droite allemande n’est plus opposée par principe à un assouplissement des règles, tant au niveau national qu’à l’échelle européenne. Pour les Verts, il y aurait là une marge de négociation potentielle au lendemain des législatives de septembre.
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L’article Allemagne : encouragés par leurs victoires régionales, les Verts présentent un programme ambitieux pour les législatives est apparu en premier sur zimo news.