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RécitDepuis l’indépendance de l’Inde, en 1947, les membres de la famille ont gouverné le pays à plusieurs reprises. Un engagement politique qui s’est fait à marche forcée, au fil des tragédies : assassinats, attentat, accident… Aujourd’hui, face à Modi, le clan est divisé et politiquement affaibli.
Sa résidence, située au cœur du Delhi colonial, a des allures de forteresse. Le pavillon blanc, mis à disposition par l’Etat, est entouré de hauts murs surmontés de fils barbelés et surveillés par des gardes armés postés dans des miradors. Le député Rahul Gandhi habite dans un écrin de verdure, à un jet de Lodhi Garden, un merveilleux parc planté de palmiers géants et parsemé de vestiges moghols, à une encablure du siège de sa formation politique, le Parti du Congrès, le plus vieux parti de l’Inde, orienté à gauche. Pas très loin non plus de la résidence officielle du premier ministre, le très nationaliste Narendra Modi.
Ce New Delhi construit par les Britanniques abrite tous les lieux de pouvoir indiens. Parlementaires et ministres s’y voient attribuer des demeures plus ou moins grandes, plus ou moins luxueuses, en fonction de leur ancienneté et de leur position. Celle du 12 Tughlak Lane est en principe réservée aux personnalités de haut rang. Rahul Gandhi s’y est installé en 2004, alors qu’il n’était qu’un député fraîchement élu et tout juste trentenaire. Une faveur du Parti du Congrès, qui dirigeait alors le pays.
Les échecs de Rahul
Rahul Gandhi est l’héritier de la dynastie Nehru-Gandhi, qui a dirigé l’Inde pendant presque cinquante années, depuis l’indépendance, en 1947, et dont la saga romanesque continue de faire battre le cœur de la vie politique du pays. Il est le descendant direct de trois premiers ministres : Jawaharlal Nehru, son arrière-grand-père ; Indira Gandhi, sa grand-mère ; et enfin Rajiv Gandhi, son père.
A deux reprises, en 2014 et en 2019, il a tenté de le devenir à son tour, échouant les deux fois face à Narendra Modi. « Son problème, c’est qu’il donne l’impression d’être décontracté, analyse une intellectuelle qui réclame l’anonymat. Les gens ne le prennent pas au sérieux parce qu’il est atypique. Il ne rentre pas dans le moule habituel, dans sa façon de s’habiller, de parler, de se comporter en public. »
De vingt ans plus jeune que le dirigeant nationaliste hindou, Rahul Gandhi tente de s’ériger en rempart contre le populisme ambiant, contre la répression dont sont victimes les musulmans et les dalits (anciennement appelés intouchables), et contre la menace qui pèse de plus en plus lourdement sur la liberté d’expression dans le sous-continent. Une tâche ingrate, tant l’actuel premier ministre fascine par son image d’homme fort qui se targue de dompter l’épidémie de Covid-19 et dont le pays distribue maintenant des vaccins par millions dans le monde entier.
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