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Les incendies de 2019 et 2020 en Australie ont projeté autant de fumée dans la stratosphère qu’une éruption volcanique

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Un incendie de forêt près de Bombala, en Nouvelle-Galles-du-Sud, le 31 décembre 2019. Un incendie de forêt près de Bombala, en Nouvelle-Galles-du-Sud, le 31 décembre 2019.

Les incendies massifs qui ont ravagé l’Australie, en 2019 et 2020, ont projeté autant de fumée qu’une importante éruption volcanique avec des conséquences importantes sur le climat, révèle une étude publiée jeudi 18 mars dans la revue scientifique Science.

La stratosphère, qui est la deuxième couche constituant l’atmosphère – au-dessus de la troposphère dans laquelle nous vivons – a été particulièrement affectée. La quantité de fumée est comparable à celle entraînée par l’éruption du mont Pinatubo en 1991 dans les Philippines, la deuxième plus grosse éruption au XXe siècle.

« Nous avons été extrêmement surpris » par ces résultats, a confié à l’Agence France-Presse (AFP) Ilan Koren, professeur au Weizmann Institute of Science, en Israël, et coauteur de l’étude. La fumée « a quitté l’Australie par l’est, et est revenue sur l’Australie depuis l’ouest au bout de deux semaines, c’est incroyable », a-t-il expliqué. « Je n’ai jamais vu une telle injection dans la stratosphère. »

« Couvre tout l’hémisphère Sud »

La fumée a atteint cette hauteur à cause d’une combinaison de trois facteurs, selon l’étude. D’abord, l’intensité des feux. Ensuite, le fait qu’une partie d’entre eux ait été située très au sud, là où la limite entre la troposphère et la stratosphère est plus basse. Enfin, les incendies se situaient également près d’une région de fortes tempêtes, ce qui a contribué à élever les fumées en altitude.

Le fait qu’elles aient atteint cette hauteur est crucial : dans l’atmosphère basse, la fumée ne subsiste que quelques jours ou semaines. « Mais lorsqu’elle atteint la stratosphère, elle reste entre plusieurs mois ou années », explique Ilan Koren. De plus, les vents y sont plus forts, ce qui a pour conséquence de diffuser la fumée loin et vite. « Ce qu’on obtient, c’est une fine couverture de fumée qui couvre tout l’hémisphère Sud pendant de nombreux mois », résume M. Koren.

Les chercheurs ont pu prouver l’existence de cette fumée de janvier à juillet 2020, soit pendant six mois, grâce à des observations satellites. Ensuite, il devient trop difficile de séparer ces fumées d’autres sources, mais, selon le chercheur, elles subsistent « très probablement » en partie encore aujourd’hui.

Cette couche de fumée a pour principal effet de refléter et renvoyer une partie du rayonnement solaire. « Cela a clairement un effet refroidissant », notamment sur les océans situés en dessous, dit le chercheur. Avec potentiellement de lourdes conséquences, par exemple sur les algues qui font de la photosynthèse, particulièrement présentes dans l’hémisphère Sud. Par ailleurs, une partie du rayonnement peut-être absorbé par la fumée, et provoquer au contraire un réchauffement localisé, dont les conséquences « ne sont pas encore claires ».

Le Monde avec AFP

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