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Rarement les Européens n’auront attendu avec autant d’attention un avis de l’Agence européenne des médicaments (AEM). Alors que plus d’une quinzaine de pays, dont la France, l’Allemagne et l’Italie, ont suspendu l’utilisation du vaccin AstraZeneca, après l’apparition d’effets secondaires inexpliqués, et que les Vingt-Sept souffrent d’une pénurie de vaccins, l’enjeu était crucial. Les experts de l’institution communautaire sont « parvenus à une conclusion scientifique claire : il s’agit d’un vaccin sûr et efficace qui protège contre le Covid-19 », a déclaré sa présidente Emer Cooke, jeudi 18 mars. Avant d’ajouter : « Si je pouvais être vaccinée, je le ferais dès demain. »
Pendant plusieurs jours, les scientifiques de l’EMA ont épluché toute la littérature qui existe sur le sujet, échangé avec les autorités sanitaires nationales, et étudié de très près la trentaine de cas problématiques (dont neuf décès) répertoriés au Royaume-Uni où 11 millions de personnes ont déjà reçu au moins une dose d’AstraZeneca et au sein de l’Union européenne élargie à la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, où ils sont près de 9 millions à s’être fait administrer le vaccin anglo-suédois. « Les bénéfices l’emportent sur les risques », a martelé Emer Cooke.
Première conclusion : « Le vaccin n’est pas associé à une augmentation du risque global d’événements thromboemboliques chez ceux qui le reçoivent », explique l’EMA. C’est même sans doute l’inverse, puisque les personnes vaccinées y sont moins sujettes que la population globale. Son administration en « réduit probablement les risques », a précisé Sabine Straus, présidente du Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’EMA. Et c’est logique puisque le virus qu’il combat accroît la probabilité chez le malade de faire des caillots sanguins.
Les recommandations vont être actualisées
Ceci étant dit, l’EMA n’est pas en mesure d’« exclure définitivement » un lien entre le vaccin développé par l’université d’Oxford et certains troubles de la coagulation rares (dix-huit cas de thrombose du sinus veineux cérébral et sept de coagulation intravasculaire disséminée). Pour l’heure, on sait juste que la plupart de ces cas sont survenus chez les moins de 55 ans et des femmes pour la majorité d’entre eux. Mais il faut rappeler que jusqu’à peu, plusieurs pays, dont la France et l’Allemagne, ne recommandaient pas l’injection du vaccin AstraZeneca aux plus âgés. Dans ce contexte, l’EMA va actualiser ses recommandations à destination aussi bien du corps médical que du grand public pour y inclure une explication sur les risques potentiels associés à ce vaccin, et ses experts vont poursuivre leur enquête.
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