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La Corée du Nord écarte tout dialogue avec les Etats-Unis et leur « politique hostile »

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Kim Yo-jong, l’influente sœur du leader nord-coréen Kim Jong-un, ici à Hanoï (Vietnam) en mars 2019, a mis en garde, mardi, Washington. Kim Yo-jong, l’influente sœur du leader nord-coréen Kim Jong-un, ici à Hanoï (Vietnam) en mars 2019, a mis en garde, mardi, Washington.

La Corée du Nord a annoncé, jeudi 18 mars, qu’elle ignorerait les tentatives de prise de contact des Etats-Unis tant que Washington n’aurait pas renoncé à sa « politique hostile » envers elle, a rapporté l’agence officielle nord-coréenne KCNA.

« Aucun contact entre les Etats-Unis et la République populaire démocratique de Corée et aucun dialogue ne peuvent avoir lieu avant que les Etats-Unis ne mettent fin à leur politique hostile à la RPDC », a déclaré Choe Son-hui, première vice-ministre des affaires étrangères, selon KCNA citée par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. « Par conséquent, nous continuerons à l’avenir à ignorer de telles tentatives des Etats-Unis », a ajouté Mme Choe.

L’avertissement de Pyongyang est intervenu alors que deux hauts responsables américains, le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, et le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, se trouvaient à Séoul. La Corée du Sud est la deuxième étape de la tournée entreprise dans la région par MM. Blinken et Austin pour renforcer avec les alliés de Washington un front commun face à la Corée du Nord, qui dispose de l’arme nucléaire, et à l’influence croissante de la Chine. Les deux responsables américains se sont entretenus, mercredi, avec leurs homologues sud-coréens. Ils doivent rencontrer, jeudi, le président sud-coréen, Moon Jae-in.

Depuis que Joe Biden a succédé à Donald Trump à la Maison Blanche en janvier dernier, la nouvelle administration américaine a tenté, en vain, d’entrer en contact avec la direction nord-coréenne.

Essais de contacts infructueux de Washington

Washington a essayé « par plusieurs canaux » depuis la mi-février de contacter Pyongyang, a déclaré cette semaine Jalina Porter, porte-parole adjointe du département d’Etat américain. « A ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse de Pyongyang », a-t-elle dit. Peu avant l’investiture de M. Biden en janvier, Kim Jong-un avait lancé une diatribe contre Washington. Les Etats-Unis, avait-il dit, sont « notre principal ennemi ».

« La véritable intention de leur politique envers la RPDC ne changera jamais, quel que soit celui qui arrivera au pouvoir », avait déclaré le leader nord-coréen, sans mentionner le nom de Joe Biden. Le nom du chef de l’exécutif américain n’a pas davantage été mentionné par Mme Choe dans sa déclaration de jeudi.

Depuis son arrivée, « le nouveau régime » en place aux Etats-Unis n’a fait qu’exposer « sa théorie démente de la menace de la RPDC et sa rhétorique sans fondement sur une dénucléarisation complète », a dit la vice-ministre nord-coréenne. L’exigence d’une « dénucléarisation complète de la Corée du Nord » a été exprimée plusieurs fois par MM. Blinken et Austin au cours de leur tournée, qui a débuté au Japon.

Les propos tenus par M. Blinken au Japon « nous ont sérieusement choqués », a déclaré Mme Choe. « Nous sommes curieux de voir quelle rhétorique insensée il va présenter en Corée du Sud pour surprendre le monde », a-t-elle ajouté. Pour que des pourparlers puissent avoir lieu, il faudrait que la Corée du Nord et les Etats-Unis se rencontrent comme des égaux, a insisté la responsable nord-coréenne.

Mais Mme Choe a averti que les possibilités de rapprochement apparues pendant le mandat du président Donald Trump n’étaient plus d’actualité. « Nous disons clairement », a-t-elle assené, « que nous ne redonnerons pas les mêmes opportunités qu’à Singapour ou à Hanoï », théâtres de deux sommets historiques entre MM. Kim et Trump.

L’avertissement de Kim Yo-jong

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le ministre sud-coréen des affaires étrangères, Chung Eui-yong, à Séoul, jeudi 18 mars. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le ministre sud-coréen des affaires étrangères, Chung Eui-yong, à Séoul, jeudi 18 mars.

Par ailleurs, Séoul et Washington ont entamé la semaine dernière des manœuvres militaires conjointes dont le lancement a été suivi par une ferme mise en garde de Pyongyang à Washington. Kim Yo-jong, l’influente sœur du leader nord-coréen, a dit, mardi, vouloir donner « un conseil à la nouvelle administration américaine qui tente de répandre une odeur de poudre sur notre pays ».

C’était la première fois depuis que Joe Biden a succédé à Donald Trump que Pyongyang mentionnait la nouvelle administration. « Si vous voulez dormir tranquilles pendant les quatre ans à venir, vous feriez bien de ne rien entreprendre qui vous fasse perdre le sommeil », a déclaré Mme Kim, citée par le quotidien officiel Rodong Sinmun.

La politique atypique de Donald Trump envers la Corée du Nord avait donné lieu, dans un premier temps, à des échanges d’insultes et de menaces de guerre nucléaire avec Kim Jong-un, puis à une extraordinaire lune de miel diplomatique marquée par les sommets de Singapour et de Hanoï entre les deux dirigeants. Ces relations n’avaient, finalement, pas conduit à des avancées vers une dénucléarisation de la Corée du Nord, soumise à de multiples sanctions internationales en raison de ses programmes d’armes nucléaires et de missiles.

Le processus de négociation entre Washington et Pyongyang avait été mené par l’entremise du président sud-coréen Moon. Mais les relations entre Séoul et Pyongyang se sont fortement détériorées depuis l’échec du deuxième sommet Kim-Trump à Hanoï en février 2019.

Le Monde avec AFP

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