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Publié le : 18/03/2021 – 08:42
Joe Biden a estimé mercredi qu’il serait difficile de retirer tous les soldats américains du pays d’ici le 1er mai. Le président des États-Unis a justifié cela par des problèmes de transition avec l’administration Trump, et précisé que la décision quant à la date de départ des troupes ne devrait plus tarder.
Alors qu’une conférence visant à faire avancer le processus de paix en Afghanistan est prévue, jeudi 18 mars à Moscou, le président des États-Unis, Joe Biden, a estimé la veille qu’il serait difficile de retirer tous les soldats américains du pays d’ici le 1er mai, comme prévu dans un accord avec les Taliban. Ces derniers l’ont alors aussitôt mis en garde contre tout retard. « Cela peut arriver, mais c’est difficile », a ajouté le président américain dans un entretien diffusé par la chaîne américaine ABC.
« Je suis en train de prendre la décision sur la date de leur départ », a ajouté le président américain, précisant que l’annonce ne devrait plus trop tarder, après consultation des alliés de Washington et du gouvernement afghan.
La conférence organisée en Russie réunit des représentants afghans, talibans et de plusieurs pays, dont les États-Unis, dans le but d’obtenir une réduction des violences en Afghanistan.
Problème de transition entre l’administration Trump et Biden
« Le fait est que l’accord conclu par l’ancien président n’a pas été négocié de manière très solide », a déploré Joe Biden, affirmant également que l’absence d’une transition traditionnelle entre l’administration Trump et la sienne de novembre à janvier l’avait empêché d’avoir « accès à ces informations », notamment sur le contenu de l’accord américano-taliban, retardant le processus.
En février 2020, les États-Unis ont conclu, au Qatar, un accord historique avec les Taliban, qui prévoit le retrait de tous les soldats américains d’ici le 1er mai prochain en échange de garanties sécuritaires et de l’ouverture de négociations directes inédites entre les insurgés et les autorités de Kaboul.
« Les Américains devraient mettre fin à leur occupation conformément à l’accord de Doha et retirer l’ensemble de leurs troupes d’Afghanistan au 1er mai », a déclaré mercredi à l’AFP le porte-parole des Taliban, Zabihullah Mujahid. « S’ils ne le font pas (…) ils seront responsables des conséquences », a-t-il prévenu.
Déterminé à mettre fin à la plus longue guerre de l’histoire américaine, Donald Trump a respecté jusqu’à son départ de la Maison Blanche le calendrier du retrait. Il ne reste donc plus que 2 500 soldats américains en Afghanistan, où Washington avait lancé son intervention dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.
Mais les négociations interafghanes piétinent, et la violence fait toujours rage sur le terrain. L’administration Biden a aussi estimé que les Taliban n’avaient pas tenu leur engagement de rompre définitivement avec les groupes jihadistes tels qu’Al-Qaïda.
« La situation sécuritaire risque de se dégrader »
Le Américains tentent donc de relancer le processus de paix.
Le secrétaire d’État, Antony Blinken, a écrit aux dirigeants afghans pour les presser d’accepter un projet d’accord qui prévoit un gouvernement de transition incluant les Taliban, ainsi qu’un cessez-le-feu permanent. Son émissaire Zalmay Khalilzad, un des rares hauts responsables de l’ère Trump reconduits par le nouveau gouvernement, multiplie les navettes entre Kaboul et Doha pour convaincre les belligérants.
Mais le président afghan, Ashraf Ghani, a rejeté à ce stade avec virulence l’option d’un partage du pouvoir avec les insurgés, fut-il transitoire.
Dans sa lettre, révélée il y a une dizaine de jours, Antony Blinken prévenait le président Ghani que l’option d’un retrait total au 1er mai restait d’actualité. Auquel cas, insistait-il, « la situation sécuritaire risque de se dégrader » et les Taliban pourraient réaliser « des gains territoriaux rapides ».
Mais en privé, de hauts responsables militaires américains jugent qu’il est trop tard, d’un point de vue logistique, pour mener à bien le retrait dans les temps.
Lorsqu’il était candidat, Joe Biden, bien que favorable à un départ pour mettre fin à cette « guerre éternelle », avait envisagé le maintien d’un petit contingent contre-terroriste. Une option qui risquerait néanmoins d’être considérée comme un casus belli par les Taliban.
Avec AFP
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