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« Global Britain » : la première fois que les Britanniques ont évoqué ce concept, c’était en 2016, juste après le référendum sur le Brexit. A l’époque, il s’agissait de rassurer l’opinion publique et les partenaires étrangers : le futur divorce d’avec l’Union européenne (UE) ne signifiait pas que le Royaume-Uni allait renoncer à ses engagements internationaux.
Au contraire : « Le référendum n’était pas un vote pour nous couper du reste du monde mais pour garder la tête haute, pour croire en nous, pour nous forger un nouveau rôle ambitieux et optimiste dans le monde », affirmait Theresa May, la première ministre de l’époque, dans un discours au congrès du Parti conservateur le 2 octobre 2016.
Boris Johnson était alors son ministre des affaires étrangères, et il avait applaudi à tout rompre, comme les autres barons des tories. Quatre ans et demi plus tard, le Brexit a finalement eu lieu (le 1er janvier), M. Johnson a pris les commandes à Downing Street et c’est lui, qui avec un épais document (la « revue intégrée de sécurité, défense, développement et politique étrangère ») publié mardi 16 mars, tente de donner corps à un slogan jusqu’à présent très nébuleux.
Il s’agit de définir la place du Royaume-Uni dans le monde en 2030, « notre plus important exercice de géopolitique depuis la guerre froide », a précisé M. Johnson depuis la Chambre des communes. Un monde dans lequel « le statu quo n’est plus suffisant », « l’ordre international étant plus fragmenté, avec une compétition plus intense entre les pays sur les valeurs et les intérêts » explique la « revue ». L’ambition est indéniable, le ton plutôt mesuré et équilibré, « moins johnsonien qu’on aurait pu le craindre », souligne Peter Ricketts, ex-ambassadeur du Royaume-Uni en France et ancien représentant auprès de l’OTAN.
Une puissance nucléaire qui compte
Première annonce très significative : le Royaume-Uni s’autorise à relever de 180 à 260 son stock d’ogives nucléaires, une première après trente ans de réduction de ses capacités. « C’est la garantie ultime, la police d’assurance contre les pires menaces d’Etats hostiles », a justifié Dominic Raab, le ministre des affaires étrangères, même si la « revue » précise que le pays reste « engagé sur le long terme à un monde sans armes nucléaires ». Dénoncée par le Parti travailliste, la décision est une manière pour Londres de réaffirmer qu’elle est une puissance nucléaire qui compte.
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