Un an après le 17 mars 2020, date du début du premier confinement, comment la France a-t-elle traversé la pire récession constatée depuis le début du XXe siècle ? La réponse est dans l’infographie ci-dessous, où Challenges a combiné pour une dizaine de grandes puissances l’impact de la pandémie sur leur croissance en 2020, et la force du rebond attendu en 2021. A cette aune, la performance française (-2,8 % sur les deux exercices combinés) est très proche de la moyenne de celle des pays de la zone euro (-3,1 %), et à quelques dixièmes de points de son voisin allemand (-2,4 %), constamment mis en avant. Concernant la statistique morbide du nombre de décès dus au Covid par million d’habitants (1.279 début mars), le pays n’affiche pas davantage une position hors norme : sa 19e position mondiale le situe derrière les Etats-Unis et tous ses voisins européens, sauf l’Allemagne, qui affiche sur ce point sa différence… avant la crainte d’une nouvelle vague outre-Rhin.
Economie de « guerre »
Dans le subtil équilibre entre la protection contre les effets de la maladie et la conservation de l’économie, l’exécutif n’a donc pas failli. Espérons qu’Emmanuel Macron persistera dans ce délicat exercice au cours des semaines à venir, avant que la vaccination
Economie de « guerre »
Dans le subtil équilibre entre la protection contre les effets de la maladie et la conservation de l’économie, l’exécutif n’a donc pas failli. Espérons qu’Emmanuel Macron persistera dans ce délicat exercice au cours des semaines à venir, avant que la vaccination de la majorité de la population nous fasse enfin accéder au « monde d’après ». Nous n’y entrerons pas dans un paysage dévasté. L’exceptionnel soutien de l’Etat (186 milliards d’euros) a permis aux ménages de ne pas perdre du pouvoir d’achat, performance exceptionnelle dans une économie de « guerre », vocable exact au moins statistiquement puisque même pendant le deuxième conflit mondial, l’activité n’avait jamais autant chuté sur une période de douze mois ! Il en est différemment des entreprises, mais beaucoup, et pas seulement les grosses ont étonnamment résisté, y compris dans les secteurs sinistrés : de petits groupes hôteliers ont même traversé la crise sans creuser de déficits, grâce à une habile combinaison de (fort) chômage partiel et de (faible) taux d’occupation. Et le peu d’empressement des stations de sport d’hiver à rouvrir en fin de saison donne une idée des indemnités mobilisées par le principe du « quoi qu’il en coûte »…
Reste la sempiternelle question – en France – des inégalités. S’il est acquis que 70 % de l’excès d’épargne se concentre sur 20 % des ménages, faut-il les taxer ? Hors de question, répète Bruno Le Maire, qui s’est engagé à ne pas augmenter les impôts. Mais la piste imaginée à Bercy autour d’une transmission familiale exceptionnelle en franchise de droits ne serait qu’un facteur aggravant des inégalités de patrimoine. La crise du Covid, en préservant les revenus de tous, a corrigé l’image du « Président des riches ». Ce n’est pas le moment d’en rajouter une couche.
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